Les investisseurs craignaient d'avoir surestimé ces dépenses dans un contexte économique morose, surtout après qu'Oracle, farouche rival de SAP, eut publié des résultats trimestriels médiocres le mois dernier.

Mais il semble en fait que les perspectives soient moins ternes que certains ne le redoutaient. IBM, leader mondial des services informatiques, s'est montré confiant pour 2012, lorsqu'il a publié de solides résultats la semaine dernière.

"Nous avons une dynamique solide en ce début d'année", a expliqué le leader mondial des logiciels professionnels mercredi.

SAP prévoit un bénéfice d'exploitation de 5,05 à 5,25 milliards d'euros en 2012 contre 4,71 milliards en 2011. Le consensus Thomson Reuters StarMine donne 4,91 milliards pour 2012.

SAP avait déjà fait état, le 13 janvier, d'un bénéfice et d'un chiffre d'affaires meilleurs que prévu au quatrième trimestre.

Le groupe allemand dit avoir gagné des parts de marché dans tous les segments et distingue en particulier la croissance de la demande pour sa solution HANA, qui permet une analyse rapide des données des entreprises.

Il estime que le C.A. annuel tiré des logiciels et des services connexes augmentera de 10% à 12%, avec une contribution de deux points de SuccessFactors, récemment acquis.

La plupart des analystes estimaient que SAP viserait une croissance de ce C.A. de 6% à 10% cette année et une augmentation de la marge d'exploitation de 50 à 100 points de base.

L'achat de SuccessFactors en décembre, censé donné à SAP une position de force dans le "cloud-computing", diluera les résultats de 2012, l'impact positif étant attendu pour 2013.

"Nous sommes bien placés pour dépasser notre objectif d'un C.A. de 20 milliards d'euros et atteindre une marge opérationnelle de 35% en 2015", a dit le directeur financier Werner Brandt.

SAP compte autour de 176.000 clients et se présente comme le leader mondial des logiciels de logistique et de relations avec la clientèle.

L'action SAP, qui a gagné 10% environ sur un an, se traite à 14,5 fois son bénéfice sur un horizon d'un an contre 11,4 pour Oracle et 12,7 pour IBM, selon Thomson Reuters StarMine.

Après avoir ouvert en légère hausse, l'action s'est retournée dans les premiers échanges, cédant 0,74% à 44 euros.

Maria Sheahan, Wilfrid Exbrayat pour le service français, édité par Catherine Monin