Zurich (awp) - Le bon Schindler encaissait mal la démission de son directeur général Thomas Oetterli, annoncée vendredi soir, après six ans en poste. De nombreuses questions restent en suspens tandis que les analystes s'interrogent sur des difficultés opérationnelles du groupe lucernois. La double casquette du président et désormais CEO du fabricant d'ascenseurs, Silvio Napoli, appelée à durer 2 à 3 ans, était aussi critiquée.

A 10h14, le bon Schindler chutait de 5,6% à 219 francs suisses, bon dernier du SLI en recul de 1,6%.

Ce départ abrupt qui intervient juste avant la publication des résultats annuels intrigue l'analyste de la Banque cantonale de Zurich. Martin Hüsler se demande s'il est lié à la présidence à venir du saint-gallois SFS, qui risquait de prendre beaucoup de temps à Thomas Oetterli en plus de ses fonctions de patron, ou à une mésentente. M. Oetterli était apprécié de la communauté financière pour son caractère "ouvert". De plus, pendant son mandat, Schindler a vu ses recettes croître de 5% par an. Mais la marge Ebit ajustée a elle évolué latéralement.

La Banque Royale du Canada (RBC) met aussi en avant la marge Ebit moyenne de l'industriel de Suisse centrale qui est restée inférieure à celle de ses concurrents Kone et Otis, malgré des tentatives d'amélioration et des restructurations. De plus, le plan Top Speed 23 a des contours flous. Silvio Napoli a du pain sur la planche pour s'attaquer aux problèmes profonds de l'entreprise. L'analyste Nick Housden ne s'attend pas à un changement rapide.

Bernd Pomrehn de Vontobel a réduit l'objectif de cours du bon Schindler à 240 contre 260 francs suisses. L'annonce à la veille du week-end ne donne pas l'impression d'un solide plan de succession à long terme, tance-t-il. Elle alimente plutôt les spéculations comme quoi la performance actuelle du groupe ne remplit pas les attentes. Il juge aussi sévèrement la double casquette CEO/président, qui ne reflète pas une gouvernance moderne. L'expert recommande à "hold".

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