New York (awp/afp) - Amazon Labor Union (ALU), fort d'une première victoire retentissante début avril, n'a pas réussi son pari: les employés d'un centre de tri d'Amazon à New York ont voté à 62% contre l'arrivée de l'organisation sur leur site.

Selon un décompte retransmis en ligne, 618 employés ont voté "non" à la question de savoir s'ils voulaient être représentés par ALU, contre 380 ayant voté "oui".

Environ 1.633 salariés au total étaient appelés à se prononcer la semaine dernière, lors d'un scrutin étalé du 25 au 29 avril. 998 se sont exprimés, ce qui représente un taux de participation de 61%.

ALU avait créé la surprise début avril en devenant le premier syndicat de l'entreprise aux Etats-Unis, au sein de l'entrepôt JFK8 dans le quartier de Staten Island à New York.

Deuxième employeur aux Etats-Unis après le géant de la distribution Walmart, Amazon avait jusqu'alors réussi à repousser les velléités des salariés souhaitant se regrouper dans le pays depuis sa création en 1994.

Dans la foulée de son premier succès, ALU a suscité l'engouement, ses membres assurant avoir été contactés par des représentants d'entrepôts un peu partout dans le pays.

L'organisation espérait engranger une nouvelle victoire au centre de tri LDJ5 situé de l'autre côté de la rue.

Le président américain Joe Biden lui-même avait livré début avril un plaidoyer énergique en faveur des syndicats, déclarant lors de son intervention: "D'ailleurs, Amazon, on arrive..."

Deux stars de la gauche démocrates, Bernie Sanders et Alexandria Ocasio-Cortez, étaient aussi venus soutenir le mouvement devant le centre de tri LDJ5 à la veille du début du scrutin.

L'entreprise de son côté a déposé un recours contre le résultat du vote à JFK8, estimant notamment que des membres de l'ALU avaient "intimidé" les salariés et accusant l'antenne new-yorkaise de l'agence chargée de superviser le scrutin, NLRB, d'être biaisée.

Un responsable du NLRB d'une autre antenne où le dossier a été délocalisé, à Phoenix, a accepté de tenir une audience sur les objections de groupe le 23 mai, estimant qu'elles pourraient "constituer un motif d'annulation de l'élection".

Motivés par l'attitude de leur entreprise pendant la pandémie, notamment sur les protections sanitaires, et plus récemment par l'inflation, plusieurs groupes de salariés dans différentes entreprises tentent actuellement de s'organiser.

Chez Starbucks notamment, dans la foulée d'une première victoire symbolique en décembre, des employés de plus de 250 cafés ont déposé un dossier pour l'organisation d'un vote et plus d'une quarantaine ont jusqu'à présent voté pour la création d'un syndicat au sein de leur établissement.

afp/rp