Le taux de syndicalisation aux États-Unis est tombé à un nouveau niveau record en 2023, bien que l'année ait été marquée par des grèves de travailleurs organisés qui ont fait la une des journaux, de la ceinture de rouille à Hollywood, et par des succès de syndicalisation dans des entreprises telles que Starbucks.

Le taux de syndicalisation est passé de 10,1 % en 2022 à 10,0 % en 2023, ce qui constitue un record, a indiqué mardi le département du travail dans son recensement annuel du paysage syndical américain.

Le nombre de syndiqués a quant à lui augmenté pour la deuxième année consécutive, mais le fait que l'emploi global parmi les travailleurs salariés ait augmenté plus rapidement a entraîné une nouvelle baisse du taux d'adhésion.

Le taux d'affiliation des travailleurs du secteur privé est resté inchangé à 6 %, ce qui constitue également un record. Le taux d'affiliation des fonctionnaires, qui est plus de cinq fois supérieur à celui des travailleurs du secteur privé, est tombé à 32,5 %, le taux le plus bas jamais enregistré, contre 33,1 % en 2022.

Le taux de syndicalisation est en baisse constante depuis les années 1970 et représente aujourd'hui moins d'un tiers de son niveau record des années 1950, lorsque plus de 30 % des travailleurs étaient syndiqués.

Cela dit, les syndicats ont un poids politique considérable, en particulier dans des États déterminants pour l'issue de la course présidentielle de cette année, comme le Michigan et la Pennsylvanie, où les taux d'adhésion sont plus élevés que la moyenne nationale. Dans le Michigan, 12,8 % des travailleurs sont syndiqués, contre 14 % l'année précédente, selon le rapport, tandis qu'en Pennsylvanie, le taux de syndicalisation est passé de 12,7 % à 12,9 %.

Lorsque les travailleurs de l'automobile (United Auto Workers) se sont mis en grève l'année dernière contre les "Big 3" de Detroit, le président Joe Biden s'est joint au piquet de grève dans le Michigan, et il a soutenu à plusieurs reprises les efforts de l'UAW pour syndiquer Tesla et Toyota, entre autres.

Cela ne lui a toutefois pas permis d'obtenir le soutien de l'UAW dans le cadre des élections de novembre, qui semblent devoir donner lieu à un second tour entre M. Biden, candidat démocrate probable, et l'ancien président Donald Trump, favori pour l'investiture républicaine.

L'année dernière a été la plus active en matière de débrayages syndicaux depuis plus de vingt ans, avec 36 grèves ayant entraîné l'arrêt d'au moins 1 000 travailleurs à la fois, soit le nombre le plus élevé depuis 2000, selon les données du Bureau of Labor Statistics (Bureau des statistiques du travail). Outre les grèves de l'UAW contre Ford, General Motors et Stellantis, les acteurs, scénaristes et réalisateurs d'Hollywood ont tous organisé des arrêts de travail de durées variables et des milliers de travailleurs de l'hôtellerie ont débrayé à Los Angeles dans le cadre d'une série de grèves tournantes visant des établissements particuliers.