Paris (awp) - Plusieurs assureurs et réassureurs mondiaux, dont Zurich Insurance et Swiss Re, sont mis à l'index jeudi par le collectif d'ONG "Insure our future" pour leur soutien aux énergies fossiles.

Selon le septième tableau de bord publié par cette campagne, cinquante ans après sa première mise en garde contre l'impact du réchauffement mondial, le secteur de l'assurance "continue d'alimenter l'urgence climatique". Le collectif dénonce le coût des inondations, incendies et ouragans, quand "la plupart des assureurs continue de soutenir des projets pour augmenter la production de pétrole et de gaz", même si c'est incompatible avec l'Accord de Paris et son objectif à 1,5 degré.

L'assurance des combustibles fossiles a rapporté à cette industrie plus 21 milliards de dollars en 2022, d'après le rapport d'Insuramore, cité dans le document.

Parmi les 10 principaux assureurs, se trouve Zurich Insurance, 6ème ex-aequo avec le français AXA et le canadien Fairfax Financial, pour des montants entre 450 et 750 millions de dollars chacun.

Zurich Insurance se défend

"Zurich est convaincu que la transition vers des zéro émissions nettes ne peut pas être accélérée par des exclusions d'assurance", a réagi l'entreprise, sollicitée par AWP. "En soutenant nos clients dans la transition, nous pouvons avoir un effet plus important. C'est pourquoi nous assurons et investissons dans des entreprises qui disposent de solides plans de transition", ainsi que dans des nouvelles technologies et solutions qui peuvent avoir "une influence" vers le zéro émission nette.

Le collectif souligne que le capital de réassurance a chuté de 20-25% en 2022, ce qui, associé à l'augmentation des risques financiers, a provoqué un pic des primes, citant l'Institut Swiss Re. Certaines entreprises ont déjà réduit leur couverture ou quitté le marché immobilier, à l'image de AIG Re, AXIS Capital, AXA XL, Everest Re et Scor.

"Insure our future" distribue les bons et mauvais points aux assureurs et réassureurs, en attribuant un score à leur politique encadrant les énergies fossiles. Par exemple, ceux qui décideraient de ne plus assurer les nouveaux champs pétroliers ou gaziers sont mieux classés. Les trois premières places du podium ont été laissées vides, symbole de "l'absence de réponse adéquate à l'urgence climatique".

Swiss Re se classe au septième rang, derrière l'allemand Allianz, l'italien Generali et le britannique Aviva, quand Zurich Insurance arrive 11ème, devant Munich Re et Scor.

Contacté par AWP, Swiss Re n'a pas répondu à notre sollicitation.

ck/afp