New York (awp/afp) - Wall Street a légèrement baissé vendredi, sans s'affoler face à de mauvais chiffres sur l'emploi américain, que les investisseurs essayaient surtout d'interpréter à l'aune des perspectives monétaires aux Etats-Unis: le Dow Jones a perdu 0,18% et le Nasdaq 0,58%.

Selon des résultats définitifs, l'indice vedette Dow Jones Industrial Average a cédé 31,50 points à 17.807,06 points et le Nasdaq, à dominante technologique, 28,85 points à 4.942,52 points. L'indice élargi S&P 500 a reculé de 6,13 points, soit 0,29%, à 2.099,13 points.

"La Bourse continue d'être extraordinairement résistante", a résumé Michael James, de Wedbush Securities. "A voir les chiffres de l'emploi d'aujourd'hui, on aurait cru que la journée allait être difficile pour le marché."

Pourtant, la Bourse s'est peu à peu remise après avoir ouvert nettement dans le rouge dans la foulée de l'annonce par le département du Travail de créations d'emplois très faibles et décevantes en mai.

"Je ne suis pas sûr que (les chiffres de l'emploi) représentent une vraie tendance", a relativisé Peter Cardillo, économiste en chef chez First Standard Financial "A mon avis, c'est une variation exceptionnelle."

De plus, ces chiffres provoquent "d'autres phénomènes qui sont en fait favorables à la Bourse, comme une chute du dollar", a-t-il remarqué.

Le billet vert, dont la force a tendance à inquiéter multinationales et exportateurs américains, dévissait non seulement parce que les chiffres de l'emploi inquiètent sur l'économie américaine, mais aussi parce qu'ils semblent, de l'avis général, exclure l'idée d'une hausse des taux par la Réserve fédérale (Fed) dès juin.

"La faiblesse du dollar bénéficie à de nombreux groupes", a renchéri M. James. "Ceux qui en profitent n'ont pas connu une mauvaise séance et je pense que leurs performances ont aidé à compensé celles des groupes qui pâtissent directement des mauvais chiffres sur l'emploi."

- Yahoo! baisse -

Sur ce dernier plan, le secteur bancaire, à qui profiterait une hausse des taux, a le plus souffert des chiffres de l'emploi et des espoirs douchés de resserrement monétaire: Goldman Sachs a perdu 2,27% à 155,67 dollars, Morgan Stanley 2,71% à 26,54 dollars et Citi 3,36% à 45,39 dollars.

Parmi les autres valeurs, le groupe internet Yahoo, sur lequel continuent à régner les spéculations quant à son avenir, a reculé de 1,48% à 36,60 dollars après un article du New York Post évoquant des discussions avec le réseau social Twitter, resté stable en Bourse, sur une éventuelle fusion.

Le producteur énergétique Talen s'est envolé de 17,17% à 13,99 dollars après avoir annoncé son rachat pour plus de cinq milliards de dollars par le fonds Riverstone, non côté.

Chemours, chimiste né d'une scission du géant DuPont (+1,00% à 68,78 dollars), a perdu 4,63% à 8,45 dollars après une note du fonds spéculatif Citron, selon laquelle le groupe a été "volontairement conçu pour faire faillite".

La chaîne de magasins de vêtements Gap a gagné 4,15% à 19,09 dollars après avoir annoncé une baisse, certes importante mais moins marquée que prévu, de ses ventes en mai.

Le fabricant de semi-conducteurs Broadcom a pris 4,94% à 162,56 dollars après avoir annoncé un doublement de ses ventes au dernier trimestre, et fait état de prévisions jugées optimistes.

Egalement dans le secteur, Ambarella (systèmes de compression de vidéo), dont les bénéfices trimestriels ont dépassé les attentes malgré une chute, a bondi de 9,39% à 46,47 dollars.

Le marché obligataire avançait nettement. Vers 20H20 GMT, le rendement des bons du Trésor à 10 ans baissait à 1,699%, contre 1,800% jeudi soir, et celui des bons à 30 ans à 2,509%, contre 2,577% précédemment.

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