Paris (awp/afp) - Le groupe Suez a réuni mercredi pour la dernière fois ses actionnaires en assemblée générale, avant son absorption par Veolia et sa sortie de la cotation.

"Contrairement à la tradition, je ne vais pas être en mesure de vous donner rendez-vous pour l'année prochaine car la tenue de la prochaine assemblée générale de Suez SA est liée aux opérations de rapprochement en cours", a dit le président du groupe, Philippe Varin. "Alors je clos la séance avec un film, qui vous rappelle l'engagement des collaborateurs de Suez, qui ont fait un travail formidable en 2020 et 2021, et qui représentent un actif majeur de notre société".

L'AG a notamment approuvé les comptes 2020 ainsi que le versement d'un dividende de 0,65 euro par action.

Mardi, le conseil d'administration de Suez a recommandé à ses actionnaires d'apporter leurs titres à l'offre publique d'achat de Veolia, au prix de 20,50 euros par action. L'opération devrait être menée à bien fin 2021, espèrent les protagonistes.

Après huit mois de bataille, les deux groupes se sont entendus en avril, Veolia acceptant de relever le prix offert et de revendre certains actifs afin de maintenir un Suez indépendant bien qu'amoindri.

Selon l'accord, il rachètera les activités de Suez mais devra en revendre environ 40% à un consortium d'investisseurs. Celui-ci, composé des fonds Meridiam et GIP, de la Caisse des dépôts et CNP Assurances, a remis mardi une promesse d'achat, évaluant ce "nouveau Suez" à 10,4 milliards d'euros.

Ce futur Suez devra cependant être décoté de la Bourse, notamment car la loi l'interdit aux fonds.

"Ne restent de Suez que les solides murs porteurs: les activités historiques du groupe en France et le minimum vital pour redémarrer à l'international", a commenté mercredi l'union syndicale CFDT-CFTC-CGT.

Pour les représentants des salariés, "de nombreuses préoccupations demeurent", notamment de "faméliques garanties sociales pour les salariés européens et internationaux (1 an)" et "de nombreuses incertitudes sur le projet industriel de Suez". "Reste enfin l'épineux transfert des salariés qui comportera inévitablement son lot de risques psycho-sociaux", ajoutent-ils.

Pour le directeur général de Suez, Bertrand Camus, le nouveau Suez a "la capacité de rebondir": il "a les capacités de recherche et d'innovation. Toute la question sera dans sa capacité à se redéployer en France et à l'international, dans un secteur (les services à l'environnement, ndlr) où les besoins sont sans limites. On a les assurances pour que le décollage soit réussi. Après, ça se jugera sur le long terme".

Bertrand Camus restera à la tête du groupe jusqu'à la fin 2021, pour préparer la séparation: "il y a la question du siège, des fonctions support, cela crée de l'émoi dans les équipes. Et les clients aussi ont besoin d'être rassurés".

Quelque 45.000 employés de Suez (plus de la moitié) devraient rejoindre Veolia; les situations parmi les plus délicates concernent les fonctions support, notamment au siège de la Défense, où travaillent 1.200 personnes.

afp/rp