La perfide Albion fait encore des siennes en s’immisçant dans le projet de création du leader mondial des services à l'environnement. Selon l'Autorité britannique de la concurrence, le rapprochement entre Veolia et Suez est de nature à réduire la concurrence dans l'eau et les déchets. Veolia a ainsi jusqu'au 14 décembre pour proposer à l'antitrust britannique de nouvelles cessions d'actifs. Faute de quoi, une enquête approfondie sera enclenchée. Ce problème n'affecte pas l'OPA de Veolia sur Suez, dont le règlement-livraison est prévu le 18 janvier.

Selon l'Autorité britannique de la concurrence, la fusion entraîne une perte de concurrence sur le marché de l'approvisionnement en eau et la gestion des déchets en Grande-Bretagne et donc une hausse des charges financières pour les municipalités.

En 2020, Veolia a réalisé un chiffre d'affaires total de 26 milliards d'euros et de 2,1 milliards au Royaume-Uni et en Irlande. Suez, de son côté, a réalisé un chiffre d'affaires de plus de 17,2 milliards dont plus de 0,9 milliard au Royaume-Uni.

Veolia a rapidement réagi en se disant convaincu que son projet de fusion avec Suez ne mettrait pas en péril une saine concurrence sur le marché britannique.

Veolia attend par ailleurs le feu vert de la Commission européenne à son projet de rachat de Suez après avoir proposé des cessions supplémentaires en plus de la scission prévue d'un ensemble appelé "Nouveau Suez", a indiqué Reuters.

"Soucieux d'apporter la meilleure réponse aux préoccupations de la CMA, Veolia entend étudier, dans les prochains jours, un ensemble de remèdes qui serait de nature à rassurer l'autorité britannique et à démontrer à nos clients, comme à nos concurrents, que l'opération peut aller à son terme sans altérer l'équilibre actuel des marchés", a indiqué le spécialiste français de la gestion de l'eau et des déchets.