DAKAR (Reuters) - Le Conseil constitutionnel du Sénégal a rejeté vendredi la candidature de l'opposant Ousmane Sonko à l'élection présidentielle du mois prochain, a déclaré l'un de ses avocats, Cire Cledor Ly.

Cette décision met un terme aux ambitions présidentielles d'Ousmane Sonko, visé par de nombreuses procédures judiciaires depuis qu'il a été accusé de viol en 2021.

Ousmane Sonko a été innocenté de cette accusation en juin dernier mais condamné pour "corruption de la jeunesse".

Il a également été condamné en mai dernier à une peine de six mois de prison avec sursis pour diffamation, et arrêté en juillet dernier pour appel à l'insurrection. Son parti, le Pastef, a été dissous.

Un recours contre sa condamnation pour diffamation a été rejeté vendredi aux premières heures par la Cour suprême.

Ousmane Sonko a néanmoins déposé en décembre sa candidature de sa prison après une décision de justice en sa faveur.

L'opposant rejette toutes les accusations à son encontre qu'il juge motivées par des considérations politiques. Ses partisans ont violemment manifesté contre le pouvoir en place et le président Macky Sall au fil de ses déboires judiciaires.

Joint par Reuters au téléphone, Cire Cledor Ly n'a pas précisé les arguments avancés par le Conseil constitutionnel pour rejeter la candidature d'Ousmane Sonko.

L'élection présidentielle, prévue le 25 février, est une farce "parce que tout est opaque et manque de transparence", a dénoncé l'avocat.

Les candidatures à la présidentielle sont actuellement examinées avant une date butoir fixée au 20 janvier pour la publication de la liste définitive des postulants.

Macky Sall a nommé en septembre dernier le Premier ministre Amadou Ba comme candidat de la coalition au pouvoir.

L'un des proches alliés d'Ousmane Sonko, Bassirou Diomaye Faye, a déposé une candidature en tant qu'indépendant.

(Reportage Portia Crowe et Diadie Ba, rédigé par Sofia Christensen; version française Camille Raynaud et Jean-Stéphane Brosse)