Dans un long article publié ce matin, le Financial Times a reconstitué les derniers mois qui ont amené à la chute de la maison Wirecard. Le quotidien britannique des affaires évoque notamment le "Project Panther", le nom de code d'une étude commandée par le CEO Markus Braun à McKinsey, pour examiner l'opportunité pour sa société de racheter la Deutsche Bank (l'hypothèse d'un rapprochement avait déjà fuité). Dans ce rapport de 40 pages, visant à créer "Wirebank", le bureau d'études semblait enthousiaste à l'idée de marier les anciens et les modernes. Ironie du sort, une telle opération aurait sans doute pu permettre à Wirecard de diluer le trou dans ses comptes dans les méandres du bilan de la DB.

Les difficultés de l'entreprise ont pris de l'ampleur en octobre 2019 lorsque le FT avait sorti un papier sur la façon dont l'entreprise semblait gonfler ses revenus et des résultats. Le dernier article d'une longue série consacrée à la part d'ombre de la star de la fintech allemande. Malgré les dénégations du management, la firme KMPG avait fini par être embauchée pour mener un audit en profondeur. "En quelques jours, KPMG a réalisé que les principales opérations de traitement des paiements de Wirecard en Europe ne rapportaient pas d'argent", écrit le journal, et que les bénéfices provenaient en totalité de la division asiatique, supervisée par Jan Marsalek (actuellement en fuite).

Le FT relate par le menu les grandes étapes de la chute, des tentatives de masquer les opérations frauduleuses aux aveux (en anglais).