GRANTHAM, Angleterre, 23 juillet (Reuters) - L'ancien ministre britannique des Finances, Rishi Sunak, s'est décrit samedi comme l'outsider face à l'actuelle ministre des Affaires étrangères, Liz Truss, dans la course à la succession de Boris Johnson à la tête du Parti conservateur et du gouvernement britanniques.

Rishi Sunak, dont la démission plus tôt ce mois-ci a provoqué une ultime révolte face à Boris Johnson après une série de scandales et poussé l'ancien maire de Londres à démissionner, a terminé en tête de chacun des cinq tours de scrutin organisés auprès des élus conservateurs.

Toutefois, les sondages indiquent que Liz Truss aurait la préférence des quelque 200.000 adhérents du parti qui seront appelés à désigner le successeur de Boris Johnson, dont l'identité sera dévoilée le 5 septembre.

"Ne vous faites pas d'illusion, je suis l'outsider", a déclaré Rishi Sunak lors d'un discours à Grantham, ville du centre de l'Angleterre et lieu de naissance de l'ancienne Première ministre Margaret Thatcher.

"Les forces en place veulent que cela soit un couronnement pour l'autre candidate, mais je pense que les adhérents veulent un choix et qu'ils sont prêts à écouter", a-t-il ajouté.

Rishi Sunak deviendrait en cas de victoire le premier locataire du 10 Downing Street d'origine indienne. Liz Truss serait quant à elle la troisième femme à accéder au poste de chef du gouvernement, après Margaret Thatcher et Theresa May.

Pour l'heure, la campagne s'est focalisée sur les promesses, ou non, de baisser les impôts sur fond de flambée de l'inflation qui pèse lourdement sur le pouvoir d'achat de nombreux Britanniques.

Au cours de son discours, Rishi Sunak a promis une gestion prudente de l'économie avant de quelconques réductions d'impôts, mettant en doute la moralité de telles mesures dès à présent, comme le propose Liz Truss, et dénonçant comme arbitraire la promesse de sa rivale de porter le budget de défense à 3% du produit intérieur brut (PIB) britannique d'ici 2030.

Liz Truss a dit estimer que des baisses d'impôts étaient nécessaires pour stimuler la croissance.

"C'est mal de prendre aux gens de l'argent que nous n'avons pas besoin de prendre, quand les gens à travers le pays souffrent avec la crise du pouvoir d'achat", a-t-elle dit devant des journalistes à Kent, dans le sud-est de l'Angleterre, après une rencontre avec des adhérents du Parti conservateur. (Reportage James Davey; version française Jean Terzian)