Paris (awp/afp) - Le repli des prix du pétrole et la reprise des pourparlers entre responsables russes et ukrainiens soutenaient les Bourses européennes lundi matin, mais les marchés chinois ont souffert de la pression exercée par Pékin sur les entreprises technologiques et du confinement dans la ville de Shenzhen.

Divergence lundi sur les places asiatiques, où Tokyo a repris des couleurs (+0,58%) après les nouvelles lourdes pertes de la semaine passée, mais où les marchés chinois ont fini en baisse, lestés par des inquiétudes face à la reprise en main par Pékin du secteur technologique et par le confinement de la grande ville de Shenzhen, le centre technologique du pays.

À la Bourse de Hong Kong, l'indice technologique Hang Seng a clôturé sur une chute de 4,97%, passant en séance sous la barre des 20.000 points pour la première fois depuis mi-2016. La Bourse de Shanghai a abandonné 2,6%.

En revanche, les places européennes poursuivaient lundi matin leur rebond entamé vendredi: Paris progressait de 0,72%, Francfort de 1,93% et Milan de 1,04%. Londres oscillait autour de l'équilibre.

En Ukraine, les combats continuent à faire rage, mais une nouvelle session de pourparlers entre Kiev et Moscou est prévue ce lundi et les deux camps ont fait état de progrès au niveau diplomatique.

Toujours côté diplomatie, de hauts responsables américains et chinois doivent se rencontrer lundi à Rome, selon la Maison Blanche qui s'inquiète d'une possible assistance de Pékin à Moscou.

De quoi suffire aux investisseurs qui "s'accrochent à toute bonne nouvelle", souligne Neil Wilson, analyste de markets.com.

Reflux du pétrole

Les cours du pétrole offraient un peu de répit aux investisseurs lundi, après avoir atteint des sommets la semaine dernière, suite à l'embargo américain sur les hydrocarbures russes dû à l'invasion de l'Ukraine par la Russie. Mais les prix, qui restent élevés, continuent d'entretenir l'inflation.

"La chute du pétrole ce (lundi) matin pourrait également être due en partie aux attentes selon lesquelles la consommation intérieure de la Chine pourrait temporairement chuter" en raison des mesures sanitaires drastiques qui pénalisent l'économie, indique Jeffrey Halley, analyste chez Oanda.

Le prix du baril de WTI américain chutait de 3,04%, à 105,98 dollars, et celui du baril de Brent de la mer du Nord perdait 2,42%, à 109,92 dollars.

Par ailleurs, les négociations qui semblaient pourtant sur le point d'aboutir sur le dossier du nucléaire iranien sont désormais au point mort. Les discussions qui ont cours à Vienne avec l'Iran visent à ramener Washington dans l'accord nucléaire de 2015, notamment par la levée des sanctions contre l'Iran qui limitent entre autres très fortement sa participation au marché du pétrole.

Dans ce contexte d'envolée des prix, la banque centrale américaine (Fed) ne pourra pas rester les bras croisés et devra prendre en compte le fait que l'économie supporte des coûts plus élevés liés à la hausse des matières premières. Les investisseurs s'attendent à ce qu'elle relève ses taux directeurs de 0,25 point de pourcentage à l'issue de sa réunion de mardi et mercredi.

Cette réunion de politique monétaire "sera clairement le point fort de la semaine en matière de données économiques, même si les marchés financiers à court terme continuent de se méfier de l'évolution de l'Ukraine", souligne M. Halley.

"L'attention du marché se tournera aussi vers la probabilité d'un défaut de paiement de la Russie dont l'économie est frappée par des sanctions" prises par l'Occident, note Michael Hewson, analyste de CMC Markets.

Le ministère russe des Finances a estimé lundi que les sanctions contre Moscou à cause du conflit en Ukraine visaient à provoquer un défaut de paiement "artificiel" de la Russie.

Le fournisseur d'Apple, Foxconn, suspend ses activités à Shenzhen

Le géant taïwanais de l'électronique Foxconn, principal fournisseur d'Apple, a annoncé lundi qu'il suspendait ses activités dans le pôle technologique chinois de Shenzhen, confiné par le gouvernement en raison d'une vague épidémique.

Valeurs pétrolières et minières en baisse

À Londres, les minières Rio Tinto et Glencore reculaient respectivement de 3,97% et 3,78%. Dans le secteur pétrolier, Shell lâchait 1,52% à 1.933,80 pence et BP de 1,19% à 356,10 pence. Technip Energies cédait 1,19% à 9,66 euros et Vallourec 2,59% à 10,52 euros à Paris, vers 9h50.

afp/ck