New York (awp/afp) - Wall Street a peiné jeudi à conserver le même élan que depuis le début du mois de février, tandis que les marchés européens ont fini en ordre dispersé.

A la Bourse de New York, le Dow Jones Industrial Average a abandonné 0,02% mais le Nasdaq, à forte coloration technologique, a pris 0,38% et le S&P 500 a gagné 0,17%, ces deux derniers indices décrochant de peu de nouveaux records.

A la clôture européenne, Paris a fini inchangée (-0,02%), Londres (+0,07%) et Milan (+0,18%) proches de l'équilibre. Dans le camp des plus optimistes, la Bourse de Francfort a pris 0,77%. A Zurich, le SMI a gagné 0,25%.

"Les marchés attendent Biden au tournant sur le plan de relance et des nouvelles d'amélioration sur le front du virus. Sur les entreprises, ils sont plutôt rassurés", indique à l'AFP Frédéric Rozier, gestionnaire de portefeuille chez Mirabaud France.

"Les marchés plafonnent. Ils sont maintenant dans une phase d'attentisme face au Covid-19", les investisseurs ne sachant pas si "la reprise va se matérialiser au deuxième ou au troisième trimestre", complète-t-il.

Les inscriptions hebdomadaires au chômage ont été plus fortes qu'anticipé la semaine dernière aux Etats-Unis, ce qui devrait conforter l'administration de Joe Biden dans son objectif de faire adopter au Congrès son gigantesque plan d'aides d'urgence de 1.900 milliards de dollars.

L'enjeu aux Etats-Unis "c'est de pouvoir bien récupérer en termes de créations d'emplois", note Erick Muller, directeur produits et stratégie d'investissement chez Muzinich.

Mercredi, Jerome Powell, à la tête de la Fed, a affirmé que le marché de l'emploi américain était "très loin" d'être solide, d'où la nécessité d'une "politique monétaire accommodante" pour venir en aide à l'économie.

Les investisseurs ont été "rassurés" par cette promesse de soutien, commente Christian Parisot, analyste pour Aurel BGC.

Cette politique, accompagnée d'une relance budgétaire massive du gouvernement américain, semble avoir pour le moment un impact mesuré sur l'inflation, bien que de nombreuses voix s'en inquiètent à l'approche du nouveau plan d'aides.

Côté européen, Bruxelles a abaissé jeudi ses prévisions de croissance en 2021, prenant acte du renforcement des mesures de confinement face à la pandémie, mais table sur un rebond plus fort que prévu dès l'été grâce aux vaccins.

"En Europe, les campagnes de vaccination sont lentes et le plan de relance commun ne devrait pas entrer en vigueur avant la fin de l'été", rappellent les experts d'Aurel BGC.

Parallèlement, les publications de résultats d'entreprises continuaient de mobiliser pleinement l'attention des investisseurs.

AstraZeneca double ses bénéfices ___

Le laboratoire pharmaceutique AstraZeneca (-0,01% à 7.246,00 pence) n'a pas profité de l'annonce d'un bénéfice net qui a plus que doublé en 2020 grâce à des ventes en hausse en pleine pandémie, son vaccin contre le Covid-19 suscitant des interrogations.

Volkswagen s'allie avec Microsoft ___

Le géant allemand de l'automobile (+1,65% à 164,36 euros) et Microsoft (+0,69% à 244,49 dollars) ont annoncé jeudi un partenariat pour développer des logiciels de conduite autonome et connectée, amplifiant leur collaboration dans l'informatique dématérialisée (cloud) lancée en 2018.

Commerzbank ne convainc pas ___

Le marché n'est pas convaincu par l'annonce jeudi de la deuxième banque allemande (-5,96% à 5,11 euros sur le MDax) qui s'attend à un résultat opérationnel positif pour l'année en cours, après avoir confirmé une perte nette de 2,87 milliards d'euros pour 2020.

Bad trip pour le cannabis ___

Les actions de plusieurs entreprises spécialisées dans le cannabis ont dégringolé jeudi à Wall Street après avoir été poussées en début de semaine par des investisseurs amateurs du site Reddit, convaincus que la législation américaine sur la marijuana allait évoluer.

Poids lourd du secteur, la société canadienne Canopy Growth est ainsi tombée de 22,02%. Ses rivales Tilray (-49,68%), Aphria (-35,82%), Aurora (-23,52%) et Cronos (-21,86%) ont aussi chuté.

Du côté des devises et du pétrole ___

Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en avril a perdu 0,53% à 61,14 dollars à Londres par rapport à la clôture de mercredi. Le baril américain de WTI pour le mois de mars a lâché 0,75% à 58,24 dollars.

L'euro se stabilisait face au dollar, à 1,2136 dollar pour un euro.

afp/rp