Pour ADP, l'équation est un peu plus compliquée puisqu'il s'agirait effectivement d'une privatisation, un terme souvent utilisé à mauvais escient pour la moindre cession de participation publique, mais qui s'avère en l'espèce adapté, puisque la France est actuellement propriétaire de 50,6% du tour de table. Des données que vous pouvez retrouver dans le tableau ci-dessous, mis à jour ponctuellement par l'Agence des participations de l'Etat. La cinquième colonne du tableau montre la valorisation (au 8 juin en l'occurrence) des titres détenus par l'Etat dans des sociétés cotées.
Le Graph du Jour : entre 2010 et 2016, le portefeuille de l'APE fait gris mine alors que les marchés remontent (source : Cour des Comptes)
Les participations cotées de l'Etat valent donc actuellement un peu plus de 75 milliards d'euros. On constate d'ailleurs que le portefeuille surperforme assez nettement les indices en 2018 : +8,1%, alors que le SBF 120 a grappillé entre 2 et 3% sur la même période. Mais ce n'est pas vraiment le cas sur le long terme, et c'est l'objet de notre graphique du jour. Tiré du rapport de la Cour des comptes sur l'Etat actionnaire, il montre qu'après une période 2006-2009 favorable, la situation s'est considérablement dégradée par la suite par rapport à l'évolution du CAC40. Cela s'explique essentiellement par le plongeon d'Electricité de France et plus généralement du secteur de l'énergie. La faillite de Dexia n'a pas non plus aidé, pas plus que la déconfiture d'Areva. L'Etat n'étant pas un gérant aux mains libres qui peut arbitrer comme il le souhaite, la comparaison est sans doute un peu sévère, mais elle illustre aussi un défaut de supervision adéquate sur plusieurs dossiers.
Au final, les participations qui ont le mieux fonctionné sur la durée sont celles dans l'industrie aéronautique / défense, avec de très beaux parcours pour Airbus, Thales et Safran, qui représentent actuellement entre 20,5 et 21 milliards d'euros de manne potentielle.