Paris (awp/afp) - L'attente des chiffres du chômage américain, importants pour la politique monétaire de la Réserve fédérale, figeaient les marchés vendredi, qui voyaient l'euro se rapprocher encore plus de la parité.

La monnaie unique européenne, au plus bas depuis 20 ans, continuait sa chute, et perdait 0,53% à 1,0109 dollar vers 08H00 GMT. La devise est plombée plusieurs semaines par les craintes concernant une possible récession en Europe et une politique monétaire européenne plus modérée qu'aux Etats-Unis.

Les places européennes stagnaient à l'ouverture, Paris Londres et Francfort étaient toutes stables vers 08H00 GMT.

Au Japon, l'attaque par balle de l'ancien Premier ministre Shinzo Abe, dans une "situation très grave", a ébranlé la Bourse de Tokyo qui, après un bon début de séance, n'a grappillé que 0,1% à la clôture.

Attendu a priori en recul, les chiffres du chômage publiés en milieu de journée devraient conforter la politique de hausse des taux de Réserve fédérale américaine pour lutter contre l'inflation. Un des gouverneurs de la Fed, Christopher Waller, a répété jeudi son soutien à "un mouvement de 75 points de base lors de la prochaine réunion", prévu les 26 et 27 juillet.

Pour Michael Hewson, analyste chez CMC Markets, la question est désormais de savoir d'ici combien de temps les hausses de taux d'intérêts vont se traduire par une baisse des embauches aux Etats-Unis.

"Si le marché du travail américain tient bon, nous pourrions voir les taux directeurs de la Fed doubler avant la fin du troisième trimestre", a-t-il ajouté.

Le compte-rendu de la précédente réunion du comité de politique monétaire de la Fed (Fomc) mi-juin, avait encouragé depuis mercredi les places mondiales dans leur rebond, aidant à éloigner les craintes de récession qui obnubilent les esprits depuis plusieurs mois.

Les Bourses asiatiques ont évolué à la hausse vendredi, aidées par une possible annonce de la Maison Blanche de lever une partie des tarifs douaniers imposés par le gouvernement Trump à la Chine et l'annonce d'un plan de soutien à l'économie de plusieurs milliards de dollars par Pékin.

La Bourse de Shanghai a perdu 0,25%, entravée par le risque de nouvelles restrictions face au rebond des cas de Covid-19. Hong Kong a gagné 0,22%.

Jeudi, Wall Street a clôturé à la hausse pour un quatrième jour consécutif.

La hausse d'un jour "peut tout aussi rapidement devenir le lendemain un mouvement de vente massif par peur de l'inflation", a tenu à nuancer Jeffrey Halley, analyste chez Oanda, selon qui "il est clair que le marché américain n'a aucune idée de quel côté la balance va pencher".

Le gaz préoccupe l'Allemagne

En Allemagne, où la baisse des livraisons de gaz russe fait craindre des pénuries, des municipalités et des grandes entreprises se préparent à prendre des mesures de restrictions.

Avec l'arrêt total à partir de lundi du gazoduc Nord Stream, en raison d'une maintenance de routine, l'Allemagne craint que la Russie stoppe pour de bon les livraisons via ce pipeline qui fournit une part essentiel de son approvisionnement.

A Francfort, Uniper chutait de 5,43% vers 7H50 GMT. Le géant allemand de la chimie BASF (-0,15%) réfléchit à mettre une partie des salariés en chômage partiel. Après un bond d'environ 25% en quelques jours, le prix du gaz naturel européen redescendait: le contrat de référence TTF néerlandais perdait 7,47% à 169,505 euros le mégawattheure.

A l'inverse à Paris, EDF montait de 5,13%, toujours soutenu par l'annonce de sa renationalisation. Jeudi, le ministre français de l'Economie a déclaré que le gouvernement prévoyait de mobiliser 12,7 milliards d'euros pour cette opération.

Du côté du pétrole et du bitcoin

Les prix du pétrole repartaient à la baisse vers 07H50GMT. Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en septembre baissait de 0,24% à 104,41 dollars. Le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain, pour échéance en août, perdait 0,63%, à 102,06 dollars.

Le bitcoin gagnait 0,82% à 21'790 dollars.

afp/buc