Paris (awp/afp) - Les marchés boursiers mondiaux étaient freinés mardi par les prix élevés du pétrole et les craintes d'une inflation persistante.

L'Europe a ouvert dans le rouge: Paris perdait 0,70%, Londres 0,75% et Francfort 0,70% vers 10h00.

En Asie, la Bourse de Tokyo a terminé en net recul de 0,94%. Les Bourses chinoises étaient en forte baisse, préoccupées par les déboires du géant chinois de l'immobilier Evergrande, lequel a de nouveau été incapable lundi de payer des intérêts sur l'un de ses emprunts, selon l'agence Bloomberg. Peu avant la clôture, Hong Kong perdait 1,55%, Shanghai a lâché 1,25% et Shenzhen 1,65%.

"L'inflation continue à agiter les marchés, poussée par les prix de l'énergie", commente Jeffrey Halley, analyste d'Oanda. La hausse des prix "semble de moins transitoire et de plus ancrée de jour en jour", poursuit-il.

Les banques centrales ont maintenu jusqu'ici leur analyse selon laquelle la forte poussée de l'inflation ces derniers mois n'est que temporaire mais une poussée plus prononcée qu'anticipé de l'inflation pourrait perturber le ton accommodant qu'elles adoptent depuis des mois envers les marchés.

Pour évaluer la durabilité de l'inflation, les experts cherchent à savoir si elle se répercute sur les salaires.

Au Royaume-Uni, le contexte de pénurie de travailleurs incite les employeurs à augmenter les rémunérations: après inflation, la paie moyenne a bondi de 4,7% sur un an entre juin et août mais l'Office national des statistiques a souligné que ce bond est dû à des facteurs temporaires et que le contexte de fond "suggère une hausse des salaires plus modeste".

Le prix des matières premières, et notamment du pétrole, risque aussi de peser sur les marges des entreprises.

La saison des résultats débute véritablement mercredi avec les banques aux Etats-Unis, mais les investisseurs attendent surtout de savoir "si les prévisions de bénéfices seront tempérées pour 2022", pour M. Halley.

Société Générale s'allège

Le groupe Société Générale a détaillé mardi la fusion de son réseau de banque de détail avec celui de Crédit du Nord, qui entraînera 3.700 suppressions nettes de postes entre 2023 et 2025. Le titre perdait 0,78% à 28,12 euros.

Lufthansa rembourse des aides publiques

La compagnie aérienne allemande Lufthansa a indiqué lundi avoir remboursé en avance 1,5 milliard d'euros d'aides publiques distribuées en 2020 par l'Etat allemand pour lui éviter la faillite, après une récente levée de capital de 2,2 milliards d'euros. Le titre perdait 1,61% à 5,85 euros.

Mauvais augure pour Teamviewer

La firme spécialisée dans la gestion d'ordinateur à distance continuait de baisser (-1,41% à 13,97 euros) après une nouvelle note d'analyste négative, cette fois-ci de Deutsche Bank. L'action avait déjà dégringolé la semaine passée après une correction à la baisse des objectifs annuels, du fait qu'une partie des clients gagnés pendant la pandémie n'ont pas prolongé leur contrat.

Le pétrole se maintient à un haut niveau

Les cours du pétrole ne faiblissaient pas mardi, conservant leurs gains de la veille.

A New York, le contrat à terme sur le baril de West Texas Intermediate (WTI) pour livraison en novembre restait un peu au-dessus de l'équilibre (+0,21% à 80,67 dollars).

A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en décembre progressait légèrement (+0,32% à 83,90 dollars). En séance, le Brent avait touché lundi 84,60 dollars, du jamais vu depuis le 10 octobre 2018.

Du côté de l'euro et du bitcoin

L'euro ne parvenait pas à rebondir face au billet vert, ne gagnant que +0,08% à 1,1560 dollars, proche de son plus bas de 14 mois.

Le bitcoin faisait une pause dans sa dynamique haussière des dernières séances, à 57.375 dollars (+0,06%).

afp/jh