Paris (awp/afp) - Les Bourses mondiales fluctuaient avec prudence mardi avant une prise de parole imminente de Jerome Powell, le président de la réserve fédérale américaine (Fed), dont les propos sont scrutés par les investisseurs, dans l'expectative quant à l'évolution des taux directeurs.

Wall Street faisait du surplace: vers 14H55 GMT, le Dow Jones (+0,02%), le S&P 500 (-0,03%) et le Nasdaq (+0,09%) évoluaient autour de leurs niveaux de la veille.

Les Bourses européennes n'affichaient pas non plus de tendance claire: Francfort cédait 0,18%, Milan 0,10%, tandis que Paris (+0,02%) et Londres (+0,08%) étaient à l'équilibre.

Toute l'attention des investisseurs est dirigée vers l'audition devant le Sénat américain du patron de la Réserve fédérale américaine (Fed).

"Tout le monde s'attend à ce que le président de la Fed Jerome Powell chante son meilleur refrain +nous avons encore du travail+ et +plus hauts plus longtemps+", concernant les taux directeurs, estime Edward Moya, analyste d'Oanda.

Un an après le début de resserrement de politique monétaire et à deux semaines de la prochaine réunion, la lutte contre l'inflation est loin d'être gagnée par la Fed. Les derniers chiffres ont montré que l'inflation ne ralentissait plus aussi vite que fin 2022.

"Il est probablement plus sage pour M. Powell de garder la même tonalité que lors de ses précédentes interventions, mais si le comité de politique monétaire envisage réellement une hausse de 0,5 point de pourcentage" des taux directeurs, plus dure que le consensus de 0,25 point de pourcentage jusqu'ici considéré par le marché, "c'est une bonne opportunité pour préparer le terrain", estime Craig Erlam, analyste d'Oanda.

Les investisseurs ont déjà dû se faire à l'idée que le cycle de resserrement monétaire n'était pas encore terminé, ce qui se traduit par une forte hausse du coût des emprunts d'État. Mardi toutefois, ils refluaient de leur pic atteint la veille.

Mais jusqu'à présent les marchés actions n'ont pas été affectés par ce changement de vision, notamment en Europe où les indices battent des records, comme le CAC 40 parisien lundi, ou en sont proches.

En zone euro, les attentes des consommateurs au sujet de l'inflation ont "significativement" reculé, selon la Banque centrale européenne, de quoi soutenir les appels en faveur d'un ralentissement de la cadence de ses hausses de taux. Les anticipations d'inflation à trois ans ont plongé à 2,5% en janvier contre 3% en décembre, selon l'enquête mensuelle de la BCE.

De son côté, la Banque centrale australienne a relevé pour la dixième fois de suite mardi son principal taux directeur, désormais à son niveau le plus élevé depuis mi-2012 (3,6%).

Wincanto bloqué par la douane

L'entreprise britannique de solutions logistiques Wincanton dévissait de 26,19% à Londres après avoir annoncé la perte d'un contrat avec les services douaniers du gouvernement britannique.

Dufry recherché

L'exploitant de boutiques hors taxes Dufry, qui se prépare à fusionner avec l'italien Autogrill, progressait de 3,31% à Zurich après avoir annoncé avoir renoué avec les bénéfices en 2022 grâce au net rebond du tourisme depuis la levée des restrictions sanitaires.

Traton fait le poids

Le constructeur de poids-lourds Traton (+5,83%), filiale de Volkswagen (-0,06%), prévoit une hausse des ventes de 5 à 15% cette année après une année 2022 déjà favorable.

Le rival Daimler-Truck (+1,50%) est aussi recherché.

Du côté des devises et du pétrole

Les prix du pétrole baissent légèrement avant l'audition du patron de la Fed Jerome Powell, entre une reprise économique plus tiède que prévu en Chine et une potentielle avancée des discussions autour du nucléaire iranien.

Vers 14H50 GMT, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mai perdait 0,61%, à 85,65 dollars.

Le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain, pour livraison en avril, cédait 0,67%, à 79,95 dollars.

L'euro cédait 0,36% face au dollar, à 1,0643 dollar et la livre 0,41% à 1,1976 dollar.

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