Paris (awp/afp) - Les Bourses européennes continuaient de refluer lundi après une ouverture en berne de Wall Street, pénalisées par un arbitrage des investisseurs en faveur des rendements obligataires, qui poursuivaient leur montée en raison d'anticipations de hausse de l'inflation.

Vers 16H00 (15H00 GMT), Paris s'effritait de 0,16%, Francfort perdait 0,41%, Londres 0,40% et Milan 0,77%. A Zurich, le SMI grignotait 0,1%.

Quelques minutes après un démarrage en baisse, le Dow Jones reculait de 0,48%, l'indice élargi S&P 500 perdait 0,73% tandis que le Nasdaq, à forte coloration technologique, abandonnait 1,39%, également pénalisé par le recul de grands noms comme Apple ou Tesla.

Plus tôt dans la matinée, l'Asie avait clôturé en ordre dispersé: les indices Nikkei et Topix au Japon ont pris 0,5% quand les indices de Shanghai et Hong Kong ont perdu respectivement 1,45% et 1,06%.

"La prudence face à la forte hausse des rendements obligataires" et les craintes autour d'une progression de l'inflation "l'emportent sur l'optimisme grandissant autour du programme de vaccination" et la perspective d'une reprise économique progressive, estime Michael Hewson, analyste en chef pour CMC Markets UK.

"La hausse très rapide des taux longs en Europe mais surtout aux Etats-Unis pourrait devenir une épine un peu douloureuse dans l'appétit pour le risque si elle n'est pas contenue", juge pour sa part Sebastian Paris Horvitz, stratégiste chez LBPAM.

"Les pressions sur les prix de certains biens, qui pousse les chiffres d'inflation à la hausse, a modifié les anticipations d'inflation sur les marchés et est le facteur le plus important dans la montée des taux d'intérêt rapide de ces derniers mois", détaille-t-il.

Le rendement des emprunts à dix ans des principaux pays développés, Etats-Unis en tête, monte en effet fortement depuis plusieurs séances. Le taux américain a atteint ce lundi jusqu'à 1,39%, à ses plus hauts depuis un an tandis que le taux allemand de même échéance, référence en zone euro, a grimpé en début de séance jusqu'à -0,28%, un niveau inédit depuis juin dernier.

Il a toutefois un peu reflué par la suite, en particulier dans le sillage d'un discours de la présidente de la Banque centrale européenne (BCE) Christine Lagarde, qui a déclaré devant le Parlement européen que "dans le vaste ensemble d'indicateurs" que la BCE surveille "pour évaluer si les conditions de financement sont toujours favorables, (..) les rendements obligataires sont particulièrement importants".

"En conséquence, la BCE suit de près l'évolution des rendements des obligations nominales à long terme", a-t-elle ajouté.

Les investisseurs craignent en particulier que cette progression des rendements obligataires encourage la Réserve fédérale américaine (Fed) à monter ses taux avant que les autres banques centrales ne lui emboîtent le pas.

Côté indicateurs, le moral des entrepreneurs allemands s'est amélioré en février, porté par la bonne santé du secteur industriel, malgré la persistance des restrictions face à la pandémie de Covid-19, selon le baromètre IFO.

Airbus profite des déboires de Boeing ___

Le titre Airbus gagnait 1,91% à 93,52 euros après les déboires de son concurrent américain Boeing qui a immobilisé au sol tous les avions commerciaux Boeing 777 équipés du modèle de moteur mis en cause dans le spectaculaire incendie de réacteur sur un appareil au-dessus du Colorado, soit 128 appareils au total.

Le Royaume-Uni a quant à lui décidé d'interdire son espace aérien aux Boeing 777 équipés de ces moteurs.

Le déconfinement pèse sur les livraisons de repas ___

Just Eat Takeaway et Ocado perdaient respectivement 3,33% à 7.258,00 pence et 2,97% à 2.483,00 pence alors que le Premier ministre britannique Boris Johnson présente ce lundi un plan de sortie très progressive du confinement en Angleterre, avec pour commencer la réouverture des écoles le 8 mars.

Sanofi recule ___

A Paris, Sanofi (-0,39% à 76,71 euros) a lancé un nouvel essai clinique dit de "phase 2" pour son principal candidat-vaccin contre le Covid-19 développé avec le britannique GSK, espérant le mettre à disposition au quatrième trimestre.

En attendant, le laboratoire va produire en France le vaccin contre le Covid-19 de son concurrent américain Johnson & Johnson au second semestre, comme il s'apprête également à le faire pour celui développé par Pfizer/BioNTech.

Côté devises, pétrole et bitcoin ___

Vers 15H45 (14H45 GMT), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en avril montait de 2,03% à Londres par rapport à la clôture de vendredi, à 64,19 dollars. Le baril américain de WTI pour le mois de mars gagnait 2,33% à 60,62 dollars.

L'euro montait de 0,17% face au billet vert, à 1,2141 dollar pour un euro tandis que la livre s'appréciait également de 0,17% à 1,4040 dollar.

Le bitcoin évoluait autour de 52.598 dollars (-8%), après avoir atteint un nouveau record à plus de 58.000 dollars dimanche.

afp/rp