Paris (awp/afp) - La prudence s'imposait mercredi sur les marchés, orientés a minima dans le vert en Europe mais plus mitigés en Asie, devant la dégradation des perspectives de croissance dans un contexte de conditions financières qui se resserrent pour lutter contre l'inflation galopante.

Après un rebond à l'ouverture, les Bourses européennes revenaient à des niveaux proches de leurs niveaux de mardi, vers 10h: Londres prenait 0,19%, Francfort grappillait 0,08% et Paris était à l'équilibre (+0,03%).

L'Asie a clôturé sur une note divergente. A Tokyo, l'indice vedette Nikkei a perdu 0,26% tandis que la Bourse de Shanghai a fini en hausse de 1,2%. La Bourse de Hong Kong évoluait légèrement dans le vert en fin de séance asiatique.

Les principaux indices américains ont également fini de manière variée mardi avec d'un côté un léger rebond technique du Dow Jones et de l'autre un fort recul du Nasdaq, à forte composition technologique, qui a lâché 2,35% après l'avertissement sur résultats de Snap, maison-mère du réseau social Snapchat.

Les investisseurs restent préoccupés par l'impact de l'inflation sur les perspectives économiques, la hausse des taux d'intérêt en cours aux Etats-Unis et en vue en Europe, sur fond de guerre qui se poursuit en Ukraine.

Une série d'indicateurs économiques montrant des signes de faiblesse, couplée à des révisions à la baisse des prévisions de certaines grandes entreprises, ont récemment tenu à distance les investisseurs qui craignent un retour en récession.

"Les investisseurs ont accepté le fait qu'il n'y aura pas de fin rapide à la guerre en Ukraine. Ils se sont également préparés à une inflation plus élevée pendant une période plus longue et à des hausses de taux plus rapides", note Jochen Stanzl, analyste chez CMC Markets.

L'inflation galopante a poussé la banque centrale américaine à normaliser sa politique monétaire depuis mars et de nouvelles hausses devraient être décidées lors des deux prochaines réunions, mi-juin et fin juillet.

Les investisseurs s'interrogent sur le rythme qui sera privilégié et estiment qu'une politique agressive de hausses de taux de la Fed pourrait être un facteur de risque pour les marchés.

Le responsable de l'antenne de la Fed à Atlanta, Raphael Bostic, a toutefois laissé entendre qu'une pause dans le relèvement des taux d'intérêt pourrait être pertinente en septembre si l'inflation commençait à reculer.

Le compte-rendu de la réunion du mois de mai de la Réserve Fédérale américaine, qui sera publié dans la soirée, "devrait confirmer le scénario de deux hausses de taux de 50 points de base chacune en juin et en juillet", affirme Christopher Dembik, responsable recherche et stratégie pour la Saxo Bank.

Alors que l'invasion en Ukraine par Moscou se poursuit, les États-Unis ont décidé de mettre fin, à partir de 00H01 mercredi heure de Washington, à une exemption permettant à Moscou de payer ses dettes en dollars, a annoncé mardi le Trésor américain, une décision qui pourrait précipiter le pays vers le défaut de paiement.

L'énergie sous les projecteurs

L'énergéticien britannique SSE rebondissait de 4,70% à 1.849 pence, porté par la publication d'un bénéfice net en hausse d'un tiers à 3 milliards de livres pour son exercice annuel décalé, après une chute de près de 8% la veille sur la perspective d'une taxe sur les profits exceptionnels du secteur envisagée par le gouvernement.

A quelques minutes de son assemblée générale (AG), où plusieurs petits actionnaires sont bien décidés à influencer l'orientation climatique du géant pétrolier, TotalEnergies prenait 1,53% à 53,25 euros après avoir annoncé avoir acquis 50% du producteur américain d'énergies renouvelables Clearway Energy Group auprès du fonds Global Infrastructure Partners (GIP).

A Francfort, le secteur énergie était bien orienté aussi avec EON (+1,76% à 9,95 euros) et RWE (+2,49% à 42,45 euros).

afp/ck