Paris (awp/afp) - Les marchés européens rebondissaient mardi, effaçant une partie des pertes provoquées la veille par les inquiétudes autour du géant de l'immobilier chinois Evergrande, tandis que la major du disque Universal Music a réalisé une entrée fracassante à la Bourse d'Amsterdam.

Vers 09H20 GMT, Paris montait de 1,08%, Londres de 0,96%, Francfort de 1,22% et Milan de 1,11%.

En Asie, la Bourse de Hong Kong a terminé en hausse de 0,51% au lendemain d'une chute de plus de 3%.

Les marchés japonais, fermés lundi, ont à l'inverse subi une journée tumultueuse: l'indice vedette de la place de Tokyo a perdu plus de 2%.

Les marchés mondiaux avaient nettement baissé lundi car ils s'inquiétaient de la capacité d'Evergrande, lourdement endetté, à faire face à ses obligations, ainsi que sur d'éventuels effets de contagion en cas de défaut du groupe chinois. Mais l'ambiance était plus rassérénée mardi.

"Une éventuelle défaillance d'Evergrande pourrait constituer un frein important pour le secteur immobilier. Mais nous pensons que c'est loin d'être le Lehman chinois", assurent les analystes de Barclays, faisant référence à la chute de la banque américaine en 2008, lors de la crise des emprunts immobiliers "subprime", qui avait provoqué une onde de choc dans le système financier mondial.

Le président d'Evergrande a également affirmé à son personnel que son groupe "sortirait bientôt de sa période la plus sombre", a rapporté un média d'État.

Mais Evergrande n'est pas la seule ombre qui inquiète les investisseurs.

Les Etats-Unis présentent aussi un risque de défaut de paiement, si le Congrès n'arrive pas à s'entendre pour relever le plafond de la dette du pays.

Le plafond de la dette est le montant de dette à partir duquel le pays ne peut plus émettre de nouveaux emprunts pour se financer, ce qui l'empêche d'honorer ses paiements.

Toutefois, "à ce stade, nous ne considérons pas que ces facteurs de risques pourraient faire dérailler durablement les marchés américains et européens, qui bénéficient encore du fort soutien de la Fed et de la BCE", détaille pour sa part Tangi le Liboux, analyste d'Aurel BGC. "Sans le parapluie" des rachats massifs d'actifs par les banques centrales, "il pourrait en être autrement. Mais c'est une question pour 2022", continue-t-il.

La Réserve fédérale américaine (Fed) tient à partir de mardi et jusqu'à mercredi sa réunion monétaire. Les investisseurs s'attendent à ce qu'elle précise les modalités et le calendrier de la réduction progressive de son soutien au marché financier, par des rachats d'actifs massifs. Mais les marchés ne pensent pas que cela commencera avant novembre.

Universal chante, Vivendi déchante

La puissante major de l'industrie musicale Universal Music Group (UMG), qui faisait ses premiers pas à la Bourse d'Amsterdam mardi, s'échangeait à 25,02 euros, soit plus de 35% au-dessus de son prix d'introduction.

A l'inverse, son ancienne maison mère, Vivendi, qui ne détient plus que 10% d'UMG, chutait de 13,66% à Paris.

L'aérien surfe sur sa lancée

Comme la veille, les valeurs aériennes profitaient de la perspective d'une relance des trajets transatlantiques, avec l'ouverture annoncée du territoire américain aux voyageurs entièrement vaccinés en provenance du Royaume-Uni et de l'Union européenne.

IAG, maison mère de British Airways et Iberia, avançait de 4,43% à 174 pence à Londres. A Paris, Air France KLM gagnait 1,88% à 4,14 euros. Et Lufthansa prenait 3,53% à 8,97 euros à Francfort.

Du côté du pétrole, de l'euro et du bitcoin

A l'image des actions, les cours du pétrole rebondissaient sensiblement. Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en novembre, valait 74,96 dollars, en hausse de 1,37% vers 09H15 GMT.

A New York, le baril de WTI pour octobre, dont c'est le dernier jour de cotation, gagnait 1,44% à 71,15 dollars.

L'euro reprenait 0,03% face au billet vert, à 1,1732 dollar.

Le bitcoin en revanche n'arrivait pas à rebondir et perdait 0,89% à 43'150 dollars.

afp/buc