Paris (awp/afp) - La Bourse de Paris a fini en repli vendredi (-0,26%) mais en restant au-dessus de la barre symbolique des 5.000 points franchie en début de semaine, à l'issue d'une séance où les marchés ont digéré les annonces de la réserve fédérale américaine la veille.

L'indice CAC 40 a perdu 13,03 points pour terminer à 5.002,94 points. Il affiche une nette progression sur l'ensemble de la semaine (+2,18%) mais reste en retrait de 16,31% depuis le début de l'année.

"Les marchés ont digéré les annonces de la réserve fédérale américaine (Fed) de jeudi", estime Vincent Boy, analyste chez IG France.

La séance du jour, encore calme avec 2,4 milliards d'euros de volume d'échanges, a permis des "ajustements" pour les courtiers et les algorithmes après les annonces monétaires accommodantes de la Fed. Le repli de vendredi n'est donc "pas annonciateur d'une baisse plus importante", considère M. Boy.

La journée a pourtant été ponctuée par de nombreux indicateurs économiques, à commencer par la confirmation par l'Insee de la chute de 13,8% du Produit intérieur brut français au deuxième trimestre 2020.

Si en France, les dépenses de consommation des ménages en août se sont stabilisées à leur niveau de novembre 2019, l'inflation a connu un coup de frein en août à 0,2% sur un an contre 0,8% en juillet. Cela peut s'expliquer par le décalage des soldes et le ralentissement de l'inflation alimentaire.

En revanche, en Allemagne, le moral des consommateurs devrait de nouveau se détériorer en septembre après plusieurs mois de progression, en raison du regain de la pandémie et de la peur de nouvelles mesures de restrictions, selon le baromètre Gfk.

"Les économies européennes n'arrivent pas à sortir la tête de l'eau et a fortiori à retrouver le chemin de la croissance forte et durable", juge Marc Touati, président du cabinet Acdefi.

La Fed soutient les marchés

Toutefois, pour M. Boy, "les marchés ne s'intéressent que très peu à l'économie" actuellement, leur rebond étant en grande partie dû aux initiatives des banques centrales, en particulier la Fed.

Or celle-ci, dont le président Jerome Powell s'est exprimé jeudi lors de la grande réunion annuelle des banques centrales de Jackson Hole, a conforté son soutien monétaire. "La modification de l'objectif d'inflation", qui permet à la Fed de laisser la hausse des prix dépasser 2% sans agir immédiatement en remontant ses taux, "implique une politique monétaire accommodante pendant longtemps", analyse le spécialiste.

La Fed préfère réorienter ses efforts vers l'emploi, encore fortement meurtri aux Etats-Unis.

La Banque d'Angleterre s'est aussi voulue rassurante, assurant garder des munitions pour faire face à la crise.

L'action des banques centrales restera stabilisatrice pour les marchés en septembre, avec le retour des investisseurs en France et des actualités d'entreprises, estime M. Boy.

"Les statistiques portant sur le mois d'août risquent d'être plus mauvaises aux États-Unis en raison de l'absence d'accord au Congrès pour un plan de relance, qui a coupé de nombreuses aides, mais le marché pourrait passer outre si un accord était finalisé en septembre", estime-t-il.

Valeurs bancaires en forme

Au niveau des valeurs, le secteur bancaire a dominé la cote Parisienne au lendemain du changement de politique de la Fed: Crédit Agricole a pris 3,25% à 8,90 euros, BNP Paribas 3,60% à 37,81 euros, et Société Générale 3,09% à 14,15 euros.

Le groupe pharmaceutique français Sanofi a reculé de 1,30% à 85,03 euros après avoir annoncé formellement lancer son offre publique d'achat en vue de l'acquisition de la biotech américaine Principia Biopharma.

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