Paris (awp/afp) - La Bourse de Paris a échoué à terminer une quatrième séance consécutive en hausse mercredi (-0,12%), la persistance de l'inflation en Europe et la tentative de coup d'Etat au Gabon prenant le pas sur la détente du marché de l'emploi aux Etats-Unis.

L'indice vedette CAC 40 a terminé en baisse de 9,03 points à 7.364,40 points. La veille, il avait terminé en hausse de 0,67%.

La cote parisienne était pourtant partie dans le vert, portée par quelques signes de détente du marché du travail aux Etats-Unis. Cette tendance est perçue comme une bonne nouvelle aux yeux des investisseurs car elle donne plus de latitude à la Banque centrale américaine pour mettre un terme à sa séquence de hausses de son taux directeur depuis mars 2022.

Après la baisse du nombre d'emplois vacants mardi, les créations de postes ont aussi été plus faibles qu'attendu mercredi. Mais les investisseurs "regardent vers le rapport de vendredi" avec les données officielles du marché du travail, qui sont plus significatives, nuance Lionel Melka, associé chez Swann Capital.

A l'inverse, en Europe, les acteurs du marché considèrent que les dernières informations connues, les chiffres de l'inflation en Espagne et en Allemagne "confirment" que la Banque centrale européenne va devoir continuer de monter ses taux directeurs afin de ramener le rythme de hausse des prix à un niveau plus proche de son objectif de 2%, poursuit M. Melka.

De nouveaux chiffres sont attendus jeudi pour la France et pour la zone euro. La réunion de la Banque centrale européenne se tient le 14 septembre.

Sur le marché obligataire, le taux d'intérêt de l'emprunt français à 10 ans, l'échéance qui fait référence, est remonté pour atteindre 3,06%, contre 3,02% mardi.

Le gérant note aussi "un retour du risque politique", avec le coup d'Etat au Gabon qui a causé "un petit stress" et a pu peser sur les cours du jour.

Répercussions du coup d'Etat au Gabon

Des militaires ont annoncé mercredi mettre "fin au régime en place" au Gabon, un coup d'Etat visant le président sortant Ali Bongo, au pouvoir depuis 14 ans et dont la réélection, contestée, venait d'être annoncée dans la nuit.

Les actions des entreprises présentes dans le pays souffraient mercredi. A commencer par Eramet qui a indiqué à l'AFP que ses activités ont été "mises à l'arrêt", et a chuté de 16,54% à 63,60 euros.

TotalEnergies EP Gabon, société dont TotalEnergies détient 58,28% et la République Gabonaise 25%, chutait aussi de 14,49% à 158,20 euros.

Le producteur français d'hydrocarbures Maurel & Prom a lâché 14,83% à 4,18 euros.

Casino dégradé

Casino a reculé de 9,16% à 3,23 euros. L'agence de notation Fitch a déclaré mardi le distributeur en défaut de paiement "restrictif", après avoir constaté que la société n'a pas remboursé des intérêts sur sa dette dus le 15 juillet. La situation est cependant habituelle dans un processus de restructuration de dette et "le tribunal compétent a temporairement suspendu les paiements au titre d'un certain nombre d'obligations financières, y compris le coupon susmentionné", précise Fitch.

Sa maison mère Rallye a cédé 7,29% à 0,19 euro.

Les spiritueux baissent d'un degré

Le groupe de spiritueux Pernod Ricard a terminé en baisse de 0,69% à 194,30 euros après une note de JP Morgan ayant un peu dégradé les perspectives financières en amont des résultats prévus demain en raison d'effets de change et "d'une baisse de la croissance organique". Dans le même secteur, Rémy Cointreau a perdu 1,70% à 147,50 euros.

afp/rp