Le CAC 40 regagne 0,69% à 5.277,43 points vers 08h45 GMT tandis que le Dax prend 0,44%. A Londres, le FTSE-100 limite son avance à 0,04%, freiné par les valeurs minières.

L'indice EuroStoxx 50 de la zone euro gagne 0,48%, le FTSEurofirst 300 0,36% et le Stoxx 600 0,40%.

Les futures sur les indices américains laissent aussi présager un rebond à Wall Street, qui a connu lundi sa pire séance de l'année.

"Le S&P a perdu plus de 5% en six séances", relève Giuseppe Sersale, gérant chez Anthilia. "Cela soulève la question de savoir si le pessimisme n'a pas atteint un niveau extrême, qui pourrait justifier un rebond."

La baisse du yuan lundi à un plus bas record, sous le seuil clé des sept pour un dollar, a encore intensifié les tensions commerciales sino-américaines et fait chuter les places boursières déjà ébranlées par l'annonce surprise, jeudi dernier, de nouveaux droits de douane américains sur les importations chinoises.

Après la clôture de Wall Street, l'administration américaine a dit avoir établi pour la première fois depuis 1994 que la Chine manipulait sa monnaie, ce que Pékin a démenti avec vigueur.

La Banque populaire de Chine a cependant effectué un geste d'apaisement en fixant mardi un taux pivot pour le yuan au-dessus du niveau attendu par le marché, ce qui a été interprété comme une volonté de stabiliser sa devise. Elle a par la suite assuré qu'elle souhaitait maintenir le yuan à un niveau "raisonnable et équilibré".

Les investisseurs ont aussi reçu des nouvelles encourageantes en Europe avec l'annonce d'un rebond plus important que prévu, de 2,5%, des commandes à l'industrie en Allemagne au mois de juin.

"C'est une bonne nouvelle mais il n'y a pas lieu de célébrer", tempère Thomas Gitzel, économiste chez VP Bank, en notant que la hausse est surtout due à quelques gros contrats à l'export. Les commandes en provenance d'Allemagne ont elles reculé, ce qui selon lui conforte plutôt le scénario d'une récession.

VALEURS

En tête du CAC et de l'EuroStoxx 50, Vivendi grimpe de 6,80% à 25,51 euros, permettant au compartiment des médias (+1,23%) d'afficher la meilleure performance sectorielle en Europe.

LVMH (+1,81%) soutient aussi la cote, aidé par un relèvement de recommandation de Bernstein.

A Francfort, Deutsche Post et Beiersdorf, en hausse de plus de 4%, sont recherchés après leurs résultats et prévisions.

La meilleure performance du Stoxx 600 est pour le groupe industriel britannique Rotork (+8,12%), dont les résultats sont également salués.

Les valeurs des ressources de base, secouées par le durcissement du conflit commercial ces derniers jours, ne profitent pas du rebond : leur indice sectoriel abandonne 0,05% et ArcelorMittal (-0,25%) accuse encore la plus forte baisse du CAC à Paris, au lendemain d'une chute de plus de 4%.

EN ASIE

Dans le sillage de Wall Street, la Bourse de Tokyo a perdu quelque 3% en début de séance mais a ensuite sensiblement réduit ses pertes. Le Nikkei, aidé par le reflux du yen, a clôturé en repli de 0,65% à 20.585,31 points, après être tombé en tout début de séance à un plus bas depuis le 4 janvier de 20.110 points.

L'inquiétude est en revanche restée palpable sur les places chinoises. L'indice CSI 300 des grandes capitalisations a cédé 1,56% pour revenir à des plus bas depuis février. A Hong Kong, l'indice Hang Seng (-0,67%) a fini à un plus bas depuis janvier même s'il a réduit ses pertes en cours de séance.

L'indice MSCI regroupant les valeurs d'Asie et du Pacifique (hors Japon) a fini en repli de 0,75%, ayant réduit ses pertes après avoir touché un plus bas depuis janvier.

A WALL STREET

La crainte d'une guerre économique totale a fait chuter Wall Street lundi, l'indice S&P 500 perdant jusqu'à 3,75% avant de finir en repli de 2,98%, sa plus mauvaise séance depuis le 4 décembre. L'indice large américain en est à six séances consécutives de repli, une série sans précédent depuis octobre dernier qui l'a ramené plus de 6% en dessous de son record du 26 juillet.

Le Dow Jones a pour sa part perdu 2,90% à 25.717,74, sa plus forte baisse en pourcentage depuis le 24 décembre, et le Nasdaq a reculé 3,47% à 7.726,04, sa plus mauvaise séance depuis le 4 décembre.

Les 11 grands indices sectoriels S&P ont fini dans le rouge, emmenés par les technologiques qui ont perdu 4,07% avec notamment un décrochage de 5,23% d'Apple.

CHANGES

Le yuan s'est stabilisé après avoir cédé 2,7% en trois jours et touché lundi soir un plus bas record autour de 7,14.

Le yuan offshore, tombé à un creux de 7,1382 après les accusations de manipulation portées par le Trésor américain, remontait dans l'après-midi à 7,0469 après le fixing de la BPC.

Le yen et le franc suisse, dopés par des achats refuge les séances précédents, retombent logiquement. La devise japonaise cède 0,6% à 106,56 pour un dollar après avoir atteint 105,52 en Asie, un pic depuis le "flash crash" du mois de janvier. La monnaie suisse reflue de son côté de 0,2% après avoir atteint un plus haut de 25 mois lundi.

L'euro, relégué au second plan, est stable autour de 1,12 dollar et l'indice dollar, qui mesure la valeur du billet vert face à un panier de six devises de référence, fait du surplace aussi.

PÉTROLE

Le Brent de mer du Nord revient sur les 60 dollars, en hausse de 0,38%, tentant lui aussi un rebond après des baisses de plus de 3% lundi et de 7,6% depuis le début du mois d'août.

Dans les transactions en Asie, le contrat avait touché un plus bas depuis le 14 janvier de 59,07 dollars avant de remonter.

Le brut léger américain avance pour sa part de 0,71% à 55,08 dollars.

(avec Danilo Masoni à Milan et Olga Cotaga à Londres)

par Veronique Tison