New York (awp/afp) - La Bourse de New York a terminé en hausse lundi, inversant la tendance après un début dans le rouge et surmontant, le temps d'une séance, les inquiétudes quant à une possible escalade au Moyen-Orient.

Le Dow Jones s'est octroyé 0,59%, l'indice Nasdaq a pris 0,39% et l'indice élargi S&P 500 a gagné 0,63%.

La séance avait démarré dans le rouge, les investisseurs se préoccupant des conséquences possibles de l'offensive du mouvement islamiste palestinien Hamas contre Israël.

Mais les indices ne se sont finalement effrités que modérément.

"Beaucoup de gens s'attendaient à ce que les choses se déroulent plus mal que cela n'a été le cas", a commenté Patrick O'Hare, de Briefing.com.

Constatant que la place new-yorkaise se tenait mieux que prévu, de nombreux opérateurs qui avaient parié sur une chute ont alors cherché à se couvrir, en se mettant à l'achat, selon l'analyste.

Par ailleurs, si le marché obligataire était fermé, pour cause de jour férié aux Etats-Unis (Columbus Day), les contrats à terme sur les bons du Trésor américains faisaient, eux, l'objet d'une cotation.

Ces derniers ont repris de la hauteur, "ce qui laisse penser que les taux vont baisser" à la réouverture du marché obligataire, "une perspective favorable aux actions", a souligné Patrick O'Hare. Les prix des obligations évoluent ainsi en sens opposé de leurs taux.

Malgré cette séance positive, Wall Street reste fragile. "Nous avons un risque géopolitique majeur devant nous et personne ne sait comment les choses vont évoluer dans les jours et les semaines à venir", prévient l'analyste.

"Historiquement, les chocs militaires tendent à n'avoir qu'une influence limitée sur les marchés", explique Sam Stovall, de CFRA.

Après une inflexion, ils se reprennent généralement au bout de deux ou trois mois, selon l'analyste, qui indique néanmoins que la guerre du Kippour en 1973 et la première invasion de l'Irak, en 1990 ont eu des répercussions à plus long terme.

Les gagnants de la journée ont été les grands acteurs du secteur de l'armement et de la défense, soutenus par le regain de tension au Moyen-Orient, notamment Lockheed Martin (+8,93%), Northrop Grumman (+11,43%), General Dynamics (+8,43%) et RTX (ex-Raytheon, +4,62%).

A l'inverse, les croisiéristes ont souffert de la dégradation des perspectives du tourisme mondial liée à la guerre, tels Carnival (-4,30%) et Royal Caribeean (-2,92%).

L'onde de choc a aussi frappé les compagnies aériennes, qui ont suspendu, ce week-end, leurs liaisons entre les Etats-Unis et Israël. American Airlines (-4,08%), United Airlines (-4,88%) et Delta Air Lines (-4,65%) évoluaient tous dans le rouge.

Beaucoup de valeurs israéliennes cotées à New York ont encaissé les développements du week-end, parmi elles le spécialiste des médicaments génériques Teva (-6,37%), le fabricant de circuits intégrés Tower Semiconductor (-6,61%) ou l'éditeur de logiciels professionnels NICE (-3,69%).

Dopées par le rebond des cours de l'or noir, les pétrolières étaient recherchées, à l'image d'ExxonMobil (+3,50%), Chevron (+2,77%) ou ConocoPhillips (+5,63%). Les minières ont aussi eu le vent en poupe, à l'image de The Mosaic Company (+6,80%).

Disney a accéléré (+2,12%) après que Trian, la société de l'investisseur activiste Nelson Peltz, a renforcé sa position au capital du géant du divertissement, contrôlant désormais plus de 30 millions de titres. Selon le Wall Street Journal, M. Peltz s'apprêterait à demander la nomination d'administrateurs au conseil de Disney, avec l'intention de réorienter la stratégie du groupe.

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