café flanchent

Londres (awp/afp) - Les métaux précieux, l'or y compris, ont flanché sur la semaine, contrariés par un dollar fort, et en comparaison plus rémunérateur pour les investisseurs.

Le cours du métal jaune s'affaissait légèrement après avoir touché un plus haut historique l'année dernière, à 2.135,39 dollars l'once.

"L'or a cédé une partie de ses gains de fin décembre au cours des premières séances de la nouvelle année, plombé par un dollar plus fort et des rendements (obligataires) légèrement plus élevés", résume Craig Erlam, analyste d'Oanda.

Le billet vert a initialement été porté par des créations d'emplois en hausse et plus importantes que prévues aux Etats-Unis: 216.000 en décembre, soit nettement au-dessus des 162.000 prévues par les analystes, selon les chiffres publiés vendredi par le département du Travail.

Par ailleurs, le secteur privé a créé 164.000 emplois en décembre, selon l'enquête du cabinet ADP publiée jeudi, là encore davantage qu'attendu par les économistes.

Enfin, les nouvelles inscriptions hebdomadaires au chômage sont descendues à leur plus bas niveau depuis mi-octobre.

Ces indices d'un marché du travail fort aux Etats-Unis ont dans un premier temps tempéré les attentes des analystes quant à des possibles baisses de taux d'intérêts directeurs de la Réserve fédérale à court terme cette année.

Des taux plus élevés rendent la devise américaine plus intéressantes pour les investisseurs.

Or le billet vert, tout comme les rendements des bons du Trésor, font office de valeur refuge concurrentes à l'or -- qui perd donc de son attrait comparatif.

L'argent, le platine et le palladium ont également visiblement baissé sur la semaine.

La hausse du dollar a cependant été ralentie lors de la dernière séance de la semaine, en raison d'autres données économiques américaines, dont l'indice d'activité des services ISM, en reflux en décembre, ce qui a en retour ralenti le repli de l'or.

En outre, l'influence du dollar sur le cours de l'or, et donc la baisse de celui-ci, a été partiellement freinée par la demande des banques centrales, grandes acheteuses d'or, note Fawad Razaqzada, de City Index.

Le mois de janvier, qui précède celui du Nouvel An chinois, est par ailleurs traditionnellement "l'une des périodes les plus actives pour acheter de l'or", ajoute l'analyste, car en Chine, les objets en or tels que les bijoux et les lingots font office de cadeaux aux amis et à la famille.

Vers 16H00 GMT (17H00 à Paris), l'once d'or s'échangeait pour 2.055,05 dollars vendredi, contre 2.062,98 dollars sept jours plus tôt en fin d'échanges.

Le nickel s'affaisse

Les cours du nickel ont flanché sur la semaine sur le London metal Exchange (LME), l'abondance de l'offre par rapport à la demande, avec l'accumulation des stocks du LME et l'expansion de la capacité de production indonésienne, pesant sur le métal.

Le nickel se rapprochait ainsi de son plus bas prix en deux ans et demi, atteint fin novembre.

Le métal souffre "depuis un certain temps de la forte expansion de la production de nickel de classe II en Indonésie", pays désormais producteur d'environ la moitié de la production minière mondiale, explique Barbara Lambrecht, analyste chez Commerzbank.

Le nickel avait été le grand perdant de 2023 parmi les métaux industriels, dévissant de plus de 45% sur l'année.

"La forte croissance de l'offre a entraîné un excédent de l'offre sur le marché du nickel", poursuit Mme Lambrecht.

Et l'offre devrait encore dépasser la demande de 240.000 tonnes pour l'année en cours, selon les estimations de Commerzbank.

Autre signe de déséquilibre du marché en faveur de l'offre: les stocks surveillés par la Bourse des métaux de Londres augmentent de façon significative, soulignent les courtiers de Marex.

Sur le LME, la tonne de nickel pour livraison dans trois mois s'échangeait à 16.295 dollars vendredi, contre 16.603 dollars le vendredi précédent à la clôture.

Le café refroidit

Le prix du café robusta comme celui de l'arabica ont baissé sur la semaine, descendant de leurs sommets, de meilleures conditions météorologiques dans les régions productrices laissant présager une offre plus importante.

"Les zones de production du Brésil devraient désormais connaître des précipitations très bénéfiques" à la production, souligne Jack Scoville, de Price Futures Group, améliorant ainsi les perspectives de l'approvisionnement mondial.

De nombreuses régions productrices d'arabica comme de robusta connaissent en effet des sécheresses, ce qui avait porté les prix en fin d'année.

En décembre, le robusta avait culminé à un nouveau record depuis le début du contrat en 2008, une flambée des cours entrainée par le phénomène climatique El Niño.

"Les conditions météorologiques au Brésil restent inégales", note l'analyste, "mais des rapports font état d'une augmentation de la disponibilité du café en provenance du Vietnam".

Le Brésil est le premier producteur mondial de café arabica et le Vietnam de robusta.

Sur l'ICE Futures US de New York, la livre d'arabica pour livraison en mars valait 182,20 cents, contre 186,20 cents sept jours auparavant.

Sur le Liffe de Londres, la tonne de robusta pour livraison le même mois valait 2.805 dollars vendredi contre 2.841 dollars une semaine plus tôt à la clôture.

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