Zurich (awp) - La Bourse suisse n'était pas épargnée, à l'image de ses homologues européennes, par l'inquiétude qui a saisi les marchés financiers face à l'épidémie du coronavirus chinois. Le nombre de victimes de l'épidémie de pneumonie virale en Chine a bondi à 80 et 2744 cas ont été confirmés dans le pays. La situation est "grave", a reconnu samedi soir le président Xi Jinping.

Pékin va en outre suspendre les voyages organisés en Chine et à l'étranger, ce qui pourrait pénaliser certaines destinations touristiques appréciées par ces groupes. Plusieurs entreprises suisses actives dans ce secteur buvaient déjà la tasse à l'ouverture.

Le Nikkei de la Bourse de Tokyo a dévissé de plus de 2% lundi à la clôture, les actions des compagnies aériennes, agences de voyages et fabricants de cosmétiques prisés des Chinois ont sévèrement chuté. De plus, "un certain nombre de marché boursiers en Asie sont restés fermés en raison des célébrations du Nouvel an lunaire", a ajouté CMC Markets.

Au niveau des données macroéconomiques, le baromètre IFO du moral des entrepreneurs en janvier sera dévoilé en Allemagne et le nombre de demandeurs d'emploi au 4e trimestre en France.

A 9h15, le Swiss Market Index (SMI) plongeait de 1,22% à 10'717,00 points, le Swiss Leader Index (SLI) reculait de 1,20% à 1651,76 points et l'indice du marché élargi Swiss Performance Index (SPI) de 1,27% à 12'982,45 points. Parmi les 30 "blue chips", seuls Givaudan (+0,8%) et Sonova (+0,6%) étaient dans le vert.

Nestlé (-0,6%) va racheter au laboratoire américain Allergan, pour un montant non divulgué, le médicament Zenpep contre les maladies gastro-intestinales pour se renforcer dans la nutrition médicale.

Roche (-2%) a déposé devant l'Agence des produits alimentaires et médicamenteux (FDA) américaine une demande d'homologation pour une combinaison de ses nouveau et ancien anticancéreux Tecentriq (atézolizumab) et Avastin (bevacizumab) contre une forme de cancer du foie.

Son homologue Novartis limitait la casse (-0,8%).

Parmi les bancaires, la chute était rude: Julius Bär dévissait de 2,6% quand UBS reculait de 1,5% et Credit Suisse de 1,7%. Dans l'affaire de la filature chez Credit Suisse, l'Autorité de surveillance des marchés financiers (Finma) examine désormais également le rôle joué par les instances dirigeantes.

Les valeurs du luxe étaient celles qui souffraient le plus, Richemont plongeait de 2,6% et Swatch de 3,1%.

Le marché élargi n'était pas non plus épargné, en particulier les titres des entreprises liées au tourisme.

Les remontées mécaniques Jungfraubahn s'amincissaient de 1,9%, Flughafen Zürich perdait 2,3% et le détaillant aéroportuaire bâlois Dufry se rétractait de 3,2%.

L'organisateur bâlois de foires et salons MCH (-0,4%) étudie différentes stratégies pour se relancer, qu'il soumettra à ses actionnaires mercredi lors d'une assemblée générale extraordinaire. Parmi l'une des pistes évaluées figure l'arrivée de nouveaux investisseurs.

Suite à un article, Lm Group (-0,4%) confirme être dans un "processus constant d'évaluation d'un large éventail de possibilités stratégiques", y compris des acquisitions et/ou des désinvestissements d'actifs.

Santhera Pharmaceuticals (-1,6%) a réalisé l'année dernière un chiffre d'affaires de 27,9 millions de francs suisses, en recul de 12% sur un an mais supérieur à celui escompté initialement par le laboratoire bâlois.

Landis+Gyr, qui organise sa journée investisseurs, chutait de -10,7%. Le groupe a confirmé ses objectifs pour l'exercice 2019/2020, toutefois, les résultats devraient tous s'inscrire dans le bas de la fourchette de ses ambitions.

ck/fr