Zurich (awp) - La Bourse suisse avait glissé dans le rouge vendredi à l'approche de la mi-journée, dans un contexte marqué par une forte incertitude conjoncturelle après des données contrastantes d'outre-Atlantique. Après une phase ascendante dans les premiers échanges, le SMI des valeurs vedettes a peu à peu cédé ses gains avant de passer de l'autre côté de la barre. La plupart des indices européens hésitaient également sur la direction à prendre.

"Les marchés se trouvent sur des montagnes russes émotionnelles cette semaine", résume dans son commentaire Ipek Ozkardeskaya. Et l'analyste de Swissquote de rappeler les dernières données conjoncturelles contradictoires en provenance des Etats-Unis, entre les créations d'emplois inférieures aux attentes, alors que les commandes industrielles les ont dépassées.

"Les dernières données indiquent un ralentissement progressif du marché du travail américain suite au resserrement agressif de la politique de la Réserve fédérale", relève John Plassard, de Mirabaud Banque, en référence aux 89'000 embauches dans le secteur privé en septembre, au plus bas depuis janvier 2021, et bien en dessous des 153'000 attendus par le marché.

La faiblesse d'autres données sur l'emploi attendues vendredi "pourrait freiner la reprise des rendements et donner au marché boursier une petite marge de manoeuvre", estime Jochen Stanzl, de CMC Markets.

En Allemagne, les exportations ont à nouveau reculé en août, et plus qu'attendu par la communauté financière, illustrant les difficultés traversées par la première économie européenne frappée par la récession. En France et en Espagne, la production industrielle est repartie à la baisse pour le même mois.

En Suisse, les nuitées hôtelières ont progressé de 2,4% en août sur un an à 4,6 millions, et de 10,2% depuis le début de l'année.

Sur le coup de 11h00, le Swiss Market Index (SMI) reculait de 0,06% à 10'750,24 points, son plus bas du jour, alors que le Swiss Leader Index (SLI) grappillait 0,24% à 1684,49 points et l'indice du marché élargi Swiss Performance Index (SPI) 0,10% à 14'098,80 points. Sur les 30 "blue chips" - parmi lesquels ne figure désormais plus Adecco (-1,7%) - 23 gagnaient du terrain et six en cédaient, la porteur Swatch se maintenant à l'équilibre.

Sandoz (+5,9%) renforçait son avance et survolait les échanges, au lendemain de son entrée sur SIX avec un cours d'ouverture de 24 francs suisses. Berenberg, Morgan Stanley, JPMorgan et la Banque cantonale de Zurich (ZKB) ont tous entamé leur couverture avec une recommandation d'achat, avec des objectifs de cours entre 28,50 et 35,00 francs suisses.

Après s'être déjà délestée de 4,7% la veille dans le sillage de la méga-scission, l'ancienne maison-mère Novartis s'enfonçait encore de 1,3%, ce qui lui valait de figurer en dernière position. Les deux autres paquebots de l'indice connaissaient des fortunes diverses, Nestlé (-0,3%) prenant l'eau, alors que Roche (BJ +0,5%, P +0,7%) soutenait le marché.

Straumann (+1,1%) profitait visiblement de l'entame de couverture par Barclays, qui préconise l'achat du titre (overweight) avec un objectif de cours fixé à 153 francs suisses, signalant le solide potentiel de croissance du groupe bâlois et la valorisation alléchante du titre au cours actuel.

Holcim (-0,4%) a vu son objectif de cours relevé par Jefferies, qui a confirmé "hold".

Sur le marché élargi, Aluflexpack (+4,8%) a acquis pour un montant non dévoilé 68% du capital-actions de la société tunisienne Helioflex, qui a réalisé l'an dernier un chiffre d'affaires de 6,1 millions d'euros.

Bachem (+4,5%) a vu sa recommandation relevée à "acheter", après "conserver", par Research Partners, qui prédit à la biotech bâloise une croissance à deux chiffres des revenus en seconde moitié d'exercice.

Dätwyler (+1,0%) a nommé un nouveau directeur général (CEO) en la personne de Volker Cwielong, qui succèdera à Dirk Lambrecht à compter du 1er avril 2024. Le patron sortant sera quant à lui proposé pour une élection au sein du conseil d'administration.

Ypsomed (+1,0%) a annoncé jeudi la signature d'un partenariat avec le fournisseur américain de services liés aux facteurs humains Interface Analysis Associates (IAA), pour le développement et la fabrication de solutions d'auto-injection.

DKSH (+0,7%) a raccroché des objectifs de durabilité à une facilité de crédit renouvelable de 150 millions de francs suisses. Le groupe veut ainsi s'engager à plus de diversité au sein de sa direction et atteindre la neutralité climatique à l'horizon 2030.

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