Zurich (awp) - La Bourse suisse a entamé la dernière séance de la semaine sur un nouveau repli, après avoir nettement fléchi la veille en clôture, Wall Street ayant pour sa part terminé sur une note contrastée. Alors que la saison automnale des résultats se poursuit, les investisseurs ont accusé le coup, sanctionnant notamment le recul des revenus de Meta (Facebook), lequel a entraîné tous les géants américains de la technologie.

La Bourse de New York a terminé sur une note contrastée jeudi, le Nasdaq pâtissant de la journée noire de Meta, tandis que le Dow Jones s'en est sorti grâce aux valeurs défensives, moins sensibles à la conjoncture. La séance a été marquée par le dérapage de Meta, l'action de l'exploitant de réseaux sociaux dégringolant de 24,56%, pour tomber à son plus bas niveau depuis janvier 2016.

Meta avait annoncé, mercredi après Bourse, un nouveau recul de son chiffre d'affaires trimestriel (-4%), le second d'affilée. Le réseau social pâtit du ralentissement du marché de la publicité dont son modèle dépend quasi-intégralement, et de la concurrence d'autres plateformes, en premier lieu TikTok. Même s'il a été, de très loin, le plus durement touché, Meta a entraîné avec lui tout le secteur technologique, que ce soit Apple (-3,05%), Amazon (-4,06%) ou Alphabet (-2,34%), relève Ipek Ozkardeskaya, analyste chez Swissquote.

Sur le front des informations macroéconomiques, la Banque du Japon (BoJ) a maintenu vendredi sa politique monétaire ultra-accommodante, à contre-courant des autres grandes banques centrales mondiale. Cette divergence a récemment fait chuter le yen à un plus bas de 32 ans face au dollar américain.

En France, la croissance de l'activité économique a ralenti au troisième trimestre. Le produit intérieur brut (PIB) n'a progressé que de 0,2% après avoir crû de 0,5% au printemps. Toujours outre-Jura, la consommation des ménages a rebondi de 1,2% en septembre, après un mois d'août stable (+0,1%).

Après avoir entamé la séance en baisse de 0,54%, le SMI se reprenait légèrement dans les tous premiers échanges, notant à 9h13 à 10'669,19 points, soit un repli de 0,35%. Le SLI lâchait pour sa part 0,61% à 1612,56 points et l'indicateur élargi SPI 0,48% à 13'610,12 points.

Sur les 30 valeurs constitutives du Swiss Leader Index, seules cinq valeurs gagnaient du terrain, 24 en perdant, alors qu'Ams-Osram faisait du surplace. En haut de tableau Credit Suisse (+2,8%) s'échappait seul en tête, après avoir chuté de près de 19% jeudi dans la foulée de l'annonce d'une augmentation de capital, d'une réorganisation de son activité de banque d'affaires et d'une perte nette trimestrielle approchant les 4 milliards de francs suisses.

La défensive Swisscom (+1,61) s'installait sur la 2e marche du podium provisoire, le numéro un suisse des télécoms ayant présenté la veille une solide performance après neuf mois. Le poids lourd Novartis (+0,8%) se retrouvait en 3e position, quand bien même la banque Vontobel a réduit son objectifs cours, tout en continuant de recommander le titre à l'achat.

Devant l'autre géant de la pharma Roche (+0,3%), Holcim (+0,5%) se joignait au groupe des gagnants du début de séance. Le béhémoth zougois des matériaux de construction a engrangé de juin à fin septembre des revenus de 8,05 milliards de francs suisses. Le groupe a relevé ses ambitions pour l'ensemble de l'année, comptant notamment sur sa nouvelle unité Solutions and Products pour poursuivre sa conquête de l'Ouest.

Côté perdants, Swiss Re chutait de 3,1% et héritait de la lanterne rouge. Le réassureur zurichois a comme attendu bouclé le troisième trimestre dans le rouge vif, en raison de la hausse des dommages occasionnés par les catastrophes naturelles, en particulier l'ouragan Ian, qui a ravagé la Floride et la Caroline du Sud fin septembre.

Sika (-2,7%) était aussi à la peine, Société Générale recommandant désormais aux investisseurs de conserver le titre, contre une recommandation d'achat jusqu'alors. Straumann (-2,2%), Kühne+Nagel (-2,1%), VAT Group (-2%), Richemont (-1,8%) et Swatch Group (-1,3) subissaient aussi un sensible revers. Autre principale capitalisation du marché, Nestlé (-1,3%) pesait sur les indices.

Sur le marché élargi, Komax (+0,6%) a relevé ses ambitions en termes de chiffres d'affaires pour l'exercice 2022, dans un contexte marqué par une forte demande pour l'automatisation de la production de câbles.

SIG Group (-6%) buvait la tasse. Le fabricant d'emballages a enregistré au troisième trimestre une forte hausse de son chiffre d'affaires. La marge a cependant quelque peu souffert. Si l'entreprise schaffhousoise relève son objectif de croissance des ventes pour l'exercice en cours, elle abaisse sa projection de marge.

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