Zurich (awp) - Après une entame de séance laborieuse, la Bourse suisse consolidait ses gains vendredi à l'approche de la mi-journée, soutenue notamment par ses deux poids lourds pharmaceutiques Roche et Novartis. Les investisseurs veulent croire à une détente de la pression exercée par les banques centrales, même si ces dernières restent déterminées à ne pas laisser filer l'inflation, comme l'a démontré jeudi la Banque centrale européenne (BCE).

Dans son commentaire John Plassard, de Mirabaud Banque, évoque "l'espoir qui entoure une pause prolongée des taux de la Fed malgré une réunion considérée comme hawkish". Mais "il y a toujours un décalage entre les attentes du consensus et l'institution monétaire", nuance l'expert.

D'un côté 12 des 18 membres de la Fed prévoient encore deux hausses en 2023 alors que "le marché" dit qu'il y a moins de 7% de chances qu'il y ait deux hausses en 2023. Autre divergence notoire, contrairement au consensus, dans leur résumé des projections économiques, les responsables de la Fed ont indiqué qu'ils pensaient que les États-Unis ne connaîtraient pas de récession cette année, ajoute-t-il.

Du côté des informations macroéconomiques, la Banque du Japon (BoJ) a maintenu telle quelle sa politique monétaire ultra-accommodante. L'institut d'émission continue ainsi d'estimer que les conditions de croissance et d'inflation ne sont pas réunies dans le pays pour commencer à resserrer la vis du crédit. L'institution a gardé son taux directeur de court terme à son niveau négatif de 0,1%.

La semaine a été essentiellement marquée par les décisions de politique monétaire des banques centrales. La banque centrale de Chine a surpris les analystes en réduisant son taux d'intérêt directeur à court terme, après avoir déjà ajusté plusieurs autres taux. Ensuite, la puissante banque centrale américaine, la Fed, a marqué une pause dans son resserrement monétaire, après dix relèvements d'affilées depuis mars 2022. Quant à la Banque centrale européenne (BCE), elle a décidé jeudi de relever son principal taux directeur d'un quart de point de pourcentage, ce qui constitue une huitième hausse en moins d'un an.

Après un démarrage sur une timide hausse de 0,13%, le SMI a étoffé ses gains tout au long de la matinée, l'indice phare notant vers 10h50 à 11'383,89 points, soit une progression de 0,72%, après avoir quelques minutes auparavant atteint un plus bas de la matinée à 11'317,44 points. Le SLI prenait 0,53% à 1779,98 points et l'indicateur élargi SPI 0,64% à 15,014,02 points.

Sur les 30 valeurs constitutives du Swiss Leader Index, elles n'étaient plus que cinq a perdre du terrain, alors que 23 en gagnaient. Le bon de participation Lindt et Straumann faisaient du surplace.

En haut de tableau, Richemont (+1,8%) prenait la tête du classement, juste devant Givaudan (+1,6%) et la toujours volatile ams-Osram (+1,3%). Suivaient Alcon (+1,3%), le poids lourd Roche (+1,3%) et Lonza (+1,2%). Le géant pharmaceutique bâlois a reçu de l'autorité sanitaire américaine (FDA) le feu vert à la commercialisation de l'anticancéreux Columvi (glofitamab) aux Etats-Unis. La FDA avait déjà approuvé en début d'année une procédure d'examen prioritaire pour ce traitement.

Autre principale capitalisation du marché, Novartis (+0,9%) n'était pas loin, alors que Nestlé (+0,6%) se révélait un peu moins solide.

En queue de classement, Temenos (-1,2%) héritait de la lanterne rouge, derrière Sika (-0,8%), Geberit (-0,8%) et Holcim (-0,7%).

Sur le marché élargi, Interroll dégringolait de 10,8%, après que le spécialiste des systèmes de convoyage Interroll ait revu à la baisse ses estimations de résultat opérationnel pour le premier semestre de l'année en cours et pour l'ensemble de 2023. Le groupe tessinois a notamment évoqué un refroidissement conjoncturel.

Recherché par les investisseurs, Klingelnberg bondissait en revanche de 5,1%, le fabricant de machines pour la production d'engrenages étant parvenu à renouer avec les bénéfices sur l'exercice décalé 2022/23 (clos fin mars), alors que les ventes et les commandes ont atteint de nouveaux records. Les actionnaires, priés depuis plusieurs années de se passer de rémunération, se verront proposer le versement d'un dividende pour l'année écoulée.

DKSH cédait 0,1%, le facilitateur de distribution zurichois ayant annoncé avoir signé avec le laboratoire allemand Bitop un nouvel accord "exclusif" pour distribuer ses produits en Australie, en Nouvelle Zélande, en Malaisie et à Singapour.

Déboutés début juin par la Commission des offres publiques d'achat (Copa) dans leur opposition formulée au rachat de GAM (+1,6%) par Liontrust Asset Management, les actionnaires récalcitrants Newgame et Bruellan réclament désormais un "audit spécial" sur les coulisses de cette opération. La requête survient au surlendemain de la publication par le gestionnaire de fonds du prospectus de l'offre sur son homologue zurichois en difficultés.

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