Zurich (awp) - La Bourse suisse devrait entamer la séance de jeudi sur un vif rebond, dans le sillage de celui affiché la veille par Wall Street, après la décision de la banque centrale américaine de resserrer sa politique monétaire. Attendue, la mesure de la Réserve fédérale (Fed) n'en est pas moins jugée par certains investisseurs comme la plus importante depuis plus de vingt ans.

Les principaux indices américains ont fini en très forte hausse jeudi soir après la réunion de l'institut d'émission. Il s'agissait de la première hausse de taux d'une telle ampleur, soit 50 points de base, depuis l'an 2000. C'était également la première fois en 16 ans que les autorités augmentaient les coûts d'emprunt lors de deux réunions consécutives, a relevé dans son commentaire John Plassard, de Mirabaud Banque. Par ailleurs, l'institution monétaire a aussi annoncé la fin de ses rachats d'actifs.

Si l'annonce n'a pas représenté une surprise en soi, tous les investisseurs cherchaient à savoir quel allait être le prochain calendrier. À la question de savoir si une hausse de taux de 0,75 point est possible lors de la prochaine réunion de la Fed, Jerome Powell, son président a affirmé que cela n'était pas fermement envisagé pour le moment par le Comité monétaire de la banque centrale américaine.

Sur le front des informations macroéconomiques du jour, l'activité dans les services s'est effondrée le mois dernier en Chine sous l'effet des restrictions anti-Covid. L'indice des directeurs d'achat (PMI), calculé par le cabinet IHS Markit s'est établi à 36,2 en avril contre 42 en mars.

Les commandes passées à l'industrie allemande ont chuté de 4,7% en mars sur un mois, selon l'office fédéral des statistiques Destatis qui souligne la réticence à investir dans le contexte de la guerre en Ukraine.

Vers 08h12, l'indice SMI décollait de 1,75% franchissant à nouveau le seuil de 12'000 points à 12'088,56 points, selon les extrapolations avant-Bourse de la banque Julius Bär. L'ensemble des vingt valeurs constitutives de l'indicateur phare du marché helvétique pointaient dans le vert, emmenées par Logitech (+4%), suivi à distance par ABB (2,9%) et Richemont (+2,7%).

Les trois poids lourds, Nestlé, Novartis et Roche, progressaient un peu moins fortement que la moyenne, soit de 1,5% chacun. Novartis a décroché l'homologation de la Commission européenne pour son premier traitement post-stéroïdien de la maladie du greffon contre l'hôte (GvHD) aiguë et chronique, Jakavi (ruxolitinib).

Credit Suisse (+2,1%) estime que l'affaire aux Bermudes devrait générer un coût de "quelque 600 millions de dollars" (538 millions de francs suisses), selon les indications fournies jeudi dans le rapport trimestriel. La grande banque a perdu en mars devant la justice de cet archipel dans un litige l'opposant au milliardaire et ancien Premier ministre géorgien Bidzina Ivanichvili.

En bas de tableau, seuls trois titres affichaient une progression inférieure à 1%, à savoir les assureurs Swiss Life (+0,9%), Zurich Insurance (+0,6%) et Swiss Re (+0,2%). Le numéro deux mondial de la réassurance a chu du mauvais côté de la rentabilité sur les trois premiers mois de l'année, entraîné vers le fond par des prestations à hauteur d'un bon demi-milliard de dollars consenties dans la réassurance vie et santé (L&H Re). Coûts des catastrophes naturelles et constitution de réserves pour d'éventuels remboursements liés à la guerre en Ukraine ont encore alourdi la facture.

Hors SMI, Adecco décollait de 3,1%. Le géant zurichois du placement temporaire a annoncé jeudi la nomination de Denis Machuel au poste de directeur général (CEO), en remplacement d'Alain Dehaze. Si le bénéfice s'est inscrit en baisse au premier trimestre, la croissance a cependant accéléré, et l'entreprise se dit optimiste pour le deuxième trimestre.

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