Paris (awp/afp) - Les marchés boursiers européens évoluaient en ordre dispersé mardi matin au démarrage d'une séance sans rendez-vous majeurs et dont la plupart des investisseurs asiatiques restaient absents, sur fond d'interrogations croissantes concernant la trajectoire future de l'inflation.

L'humeur était variable sur les places boursières du Vieux Continent vers 08H37 GMT: Paris grappillait 0,14% tandis que Londres montait de 0,53% au lendemain d'un jour férié. Mais Francfort (-0,47%) et Milan (-0,11%) étaient à la traîne.

De son côté, Wall Street a fini sur une note mitigée lundi, le secteur technologique ayant perdu du terrain.

En Asie, les Bourses de Tokyo et Shanghai sont restées fermées pour cause jour férié. La Bourse de Hong Kong s'est pour sa part appréciée de 0,6%.

"Même si la Réserve fédérale (Fed) insiste sur le fait que sa politique monétaire ultra-accommodante est exactement ce dont l'économie américaine a besoin en ce moment, les indicateurs macroéconomiques devraient bientôt mettre la Fed dans une position difficile", relève Ipek Ozkardeskaya, analyste chez Swissquote.

"Les Etats-Unis ont affiché la semaine dernière une croissance robuste de 6,4% au premier trimestre. L'inflation frappe fort à la porte", comme en témoignent la hausse des prix à la production, la flambée des prix des matières premières, la pénurie de semi-conducteurs ou encore les retards dans la logistique mondiale", ajoute-t-elle.

Dans ce contexte, "des progrès substantiels dans l'emploi aux Etats-Unis", dont les chiffres mensuels seront dévoilés vendredi, pourraient "ébranler la dynamique du marché", selon elle.

Le PIB des Etats-Unis pourrait croître de 7% en 2021, son rythme le plus rapide depuis le début des années 1980, a prévenu lundi le président de la Fed de New York, John Williams.

Il a toutefois jugé "important de ne pas surréagir à (la) volatilité des prix résultant des circonstances uniques de la pandémie" au moment où certaines craintes inflationnistes refont surface.

Après avoir accéléré à la hausse la semaine dernière, le taux américain à dix ans se stabilisait autour de 1,61% ce mardi matin.

Sur le front sanitaire, la situation en Inde est de plus en plus inquiétante, avec plus de 20 millions de cas de Covid recensés mardi et un système de santé asphyxié.

De leur côté, les Etats-Unis devraient autoriser le vaccin de Pfizer-BioNTech contre le Covid-19 pour les enfants âgés de 12 ans et plus à partir de la semaine prochaine.

Côté indicateurs, seule la balance commerciale des Etats-Unis pour mars est à l'agenda.

La défense en vedette à Paris

Dassault Aviation montait de 7,19% à 976,00 euros après que L'Egypte a confirmé avoir signé avec la France un contrat pour l'achat de trente avions de combat Rafale supplémentaires de la société Dassault, dans un communiqué de l'armée publié dans la nuit de lundi à mardi.

Sur le CAC 40, Thalès gagnait 1,93% à 86,40 euros et Safran prenait 1,88% à 127,10 euros.

Le ciel s'éclaircit pour l'aérien

A Londres, les valeurs du voyage étaient à la fête en amont d'annonces sur la réouverture des voyages internationaux au Royaume-Uni.

IAG: progressait de 3,62% à 210,15 pence et Easyjet de 3,67% à 1.074,00 pence. De son côté, le motoriste d'aviation Rolls-Royce monait de 1,19% à 105,86 pence.

A Francfort, l'aérien se portait bien également: Lufthansa gagnait 2,21% à 11,26 euros après avoir envoyé un signal fort lundi soir avec l'annonce de l'achat de dix nouveaux appareils pour l'après-crise.

Dans son sillage, l'opérateur de l'aéroport de Francfort Fraport s'appréciait de 1,68% à 58,10 euros.

Infineon à la peine

Outre-Rhin toujours, le fabricant de semi-conducteurs perdait 3,83% à 32,43 euros malgré un relèvement de ses prévisions annuelles annoncé mardi, entraîné par le mouvement de vente sur les valeurs technologiques.

Du côté du pétrole, de l'euro et du bitcoin

Les cours du pétrole poursuivaient leur progression.

Vers 08H30 GMT, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juillet prenait 0,77% à 68,08 dollars.

A New York, le baril américain de WTI pour juin gagnait 0,82% à 65,02 dollars.

Dans le même temps, l'euro cédait 0,36% face au billet vert, à 1,2021 dollar.

Le bitcoin reculait de 5,19% à 55.764 dollars.

afp/jh