Pékin (awp/afp) - La chaîne chinoise de cafés Luckin Coffee, rivale du géant américain Starbucks en Chine, a annoncé mardi que le Nasdaq lui avait demandé de se retirer de la Bourse de New York, suite à un scandale autour d'une fraude massive ayant secoué la société.

Cette annonce intervient pratiquement un an après les débuts en fanfare de Luckin Coffee à Wall Street, qui avaient valorisé la jeune société à quelque 4 milliards de dollars.

Mais ses actions, cotées au Nasdaq, ont chuté de 70% après que la société a révélé en avril que son directeur général Liu Jian était accusé d'avoir falsifié le chiffre des ventes à hauteur de 2,2 milliards de yuans (290 millions d'euros) en 2019.

Le conseil d'administration a licencié Liu Jian mais aussi la PDG Jenny Zhiya Qian, la semaine dernière, après une enquête interne sur les fausses transactions. Luckin a indiqué avoir nommé un PDG intérimaire.

Mardi, la chaîne Luckin Coffee a déclaré avoir reçu un avis du Nasdaq le 15 mai lui indiquant qu'elle devait se retirer de la Bourse en raison notamment de "préoccupations d'intérêt public soulevées par les transactions truquées révélées par la société".

Le Nasdaq a également pointé du doigt le fait que l'entreprise n'ait pas divulgué publiquement des informations importantes, notamment sur un modèle commercial qui a permis que ces fraudes se développent, a poursuivi la société.

Luckin a indiqué qu'elle prévoyait de faire appel de cette décision en demandant à être entendue par un comité du Nasdaq et qu'elle resterait en Bourse en attendant.

Lancée en 2017, la chaîne chinoise de cafés a fait des débuts remarquables au moment de son introduction à Wall Street en mai 2019, levant 561 millions de dollars.

La start-up s'était donné pour objectif de détrôner Starbucks en Chine en poursuivant une stratégie de croissance agressive, attirant des clients grâce à des applications privilégiant la vente à emporter et les livraisons et à de généreux bons de réduction.

Fin 2019, avec 4.500 points de vente en Chine continentale, la chaîne avait déjà dépassé les 4.300 établissements de son rival américain dans le pays et les investisseurs vantaient son potentiel à s'internationaliser.

afp/rp