Boiron chute de plus de 11% à 35,10 euros après la publication d'un chiffre d'affaires du deuxième trimestre en baisse de 14,5%. La crise du coronavirus est particulièrement mal tombée pour le laboratoire lyonnais, spécialisé dans les produits homéopathiques. Le 11 mars, soit quatre jours avant l'annonce par Emmanuel Macron du confinement total du pays, Boiron dévoilait un plan de restructuration massif, marqué par la suppression de 646 postes en France et la fermeture de 13 de ses 31 sites dans l'Hexagone. Autant dire que la société créée en 1932 traversait, pré-Covid, une mauvaise passe.
Ces déboires, Boiron les imputent à l'Etat qui a décidé de supprimer progressivement le remboursement de l'homéopathie par les caisses d'assurance-maladie (le déremboursement sera total en 2021).
En 2019, les ventes du groupe ont reculé de 8,6% à 557 millions d'euros, dont 12,6% en France. Le bénéfice a reculé de plus de 29% à 40,6 millions.
L'exercice 2020 ne s'annonçait guère sous de meilleures auspices... Et le Covid a frappé.
Résultat, Boiron a donc vu ses ventes reculer de 14,5% au deuxième trimestre. La baisse des ventes en France s'est logiquement accentuée (-21,2% contre -12,7% au premier trimestre). Le groupe a évoqué la diminution des consultations médicales et de la fréquentation des pharmacies due à la crise sanitaire.
Celle-ci a eu des conséquences contrastées selon les différents pays : les ventes en Europe sont en recul de 28,2%, principalement en Russie et en Italie, alors qu'elles ont progressé de 23,5% en Amérique du Nord.
Sur le semestre, les ventes sont en recul de 1,2 %, sous l'effet de deux évolutions très contrastées. Boiron a accusé un recul de 16,5 % de son activité en France, sur les médicaments à nom commun (-21%) et sur les spécialités. En revanche, le groupe a enregistré une hausse de 20,8% du chiffre d'affaires à l'international, essentiellement en Amérique du Nord.
En termes de perspectives, Boiron pense que les ventes en France continueront d'être impactées sur le deuxième semestre par la décision du déremboursement annoncé des médicaments à nom commun à compter du 1er janvier 2021.
Dans la société anticipe, en 2020, une baisse de son chiffre d'affaires et de son résultat. Boiron assure qu'il poursuivra avec détermination toutes ses actions pour obtenir le maintien du remboursement des médicaments homéopathiques, "comme le réclament les millions de patients qui les utilisent avec satisfaction".
Les Laboratoires BOIRON sont nés en France il y a près d'un siècle, sous l'impulsion des médecins homéopathes qui souhaitaient bénéficier des médicaments les plus fiables possibles. Les médicaments homéopathiques présentent de nombreux atouts pour être prescrits et conseillés en première intention chaque fois que cela est pertinent, en médecine de ville comme en milieu hospitalier. Toutes les actions ont pour objectif d'apporter une contribution aux enjeux majeurs de santé publique.
Les médicaments homéopathiques sont obtenus à partir de substances appelées souches homéopathiques, selon un procédé de fabrication décrit à la pharmacopée. Ces souches peuvent être d'origine végétale, animale, minérale ou chimique.
Il existe deux grandes familles de médicaments homéopathiques : les médicaments homéopathiques à nom commun et les médicaments homéopathiques à nom de marque (spécialités).
Le groupe BOIRON centralise sa production et sa logistique sur le territoire français. Il dispose également, en pleine propriété ou en location, de 26 établissements de distribution en France ainsi que de différents locaux dans les pays où il possède des filiales.
La répartition géographique du CA est la suivante : France (52,4%), Europe (22,5%), Amérique du Nord (22,6%) et autres (2,5%).