* Forte croissance de l'agriculture, faiblesse de l'industrie

* Les investissements en hausse de 4,6%

* La hausse de l'inflation menace la consommation (Actualisé avec possible hausse des taux, commentaires d'analystes)

SAO PAULO, 29 mai (Reuters) - Le produit intérieur brut (PIB) du Brésil a enregistré entre janvier et mars une croissance décevante de 0,6% par rapport au trimestre précédent, malgré les baisses d'impôts et les plans de relance de l'industrie inspirés par la présidente Dilma Rousseff.

Les analystes interrogés par Reuters, qui prévoyaient en moyenne une croissance de 0,9% au premier trimestre 2013, ont immédiatement réagi aux chiffres de l'institut national de la statistique IBGE, en réduisant leurs prévisions de hausse des taux par la banque centrale brésilienne, qui doit se réunir dans la journée.

Les analystes attendent désormais une hausse limitée à 0,25 point, et certains d'entre eux envisagent en outre de réduire leurs prévisions de croissance pour 2013.

Vers 16h30 GMT, le Bovespa, principal indice de la Bourse de Sao Paulo, perdait 2,03% à 1.135,82 points.

Le ralentissement de l'économie brésilienne, entamé en 2011, n'est pas unique, mais ce qu'il a de particulier ce sont des coûts salariaux élevés, une chute de la productivité et des infrastructures terriblement engorgées.

Au cours du premier trimestre 2013, l'activité industrielle brésilienne s'est contractée de 0,3% par rapport aux trois mois précédents, et la consommation des ménages n'a augmenté que de 0,1% en raison du haut niveau de l'inflation.

"La politique du gouvernement, même si elle a pour but de stimuler l'économie, ne donne pas de résultats à cause d'une faille importante, c'est-à-dire l'industrie", explique Alex Agostini, économiste en chef du cabinet Austin Rating.

En revanche, l'agriculture a profité d'excellentes récoltes et a enregistré une croissance trimestrielle de 9,7%, la plus importante depuis 1998, tandis que les investissements ont augmenté de 4,6%, ce qui permet à certains investisseurs d'espérer une accélération de l'économie d'ici la fin de l'année.

"Si le Brésil revient à une croissance autour de 5%, ce que les investisseurs espèrent et ce qui était la norme, pensait-on, il y a encore deux ans, il faudra effectuer un rééquilibrage important vers les investissements", prédit David Reers, spécialiste des marchés émergents chez Capital Economics.

Par rapport à la même période de l'an dernier, la croissance est ressortie à 1,9%, contre 2,3% attendus par le consensus des économistes.

L'IBGE n'a pas modifié sa première estimation de 0,9% en ce qui concerne la croissance de 2012. (Brian Winter et Silvio Cascione; Julien Dury pour le service français, édité par Wilfrid Exbrayat)