par Laetitia Volga

Après une ouverture en baisse, les principales Bourses européennes se redressent vendredi au lendemain d'un plongeon des marchés provoqué par la crainte qu'une deuxième vague de contamination ne vienne ralentir davantage le rythme de la reprise économique.

À Paris, l'indice CAC 40 prend 0,94% à 4.860,66 points vers 8h20 GMT. À Francfort, le Dax gagne 0,51% et à Londres, le FTSE avance de 0,22%.

L'indice EuroStoxx 50 de la zone euro s'octroie 0,61%, le FTSEurofirst 300 avance de 0,32% et le Stoxx 600 de 0,47%.

Le CAC 40 a perdu 4,71% jeudi, sa plus forte baisse en pourcentage depuis le 18 mars, et Stoxx 600 a abandonné 4,1%, sa pire séance depuis le 23 mars.

La crainte d'une résurgence de l'épidémie a été ravivée par une augmentation du nombre de personnes infectées par le coronavirus dans plusieurs Etats américains, ce qui pourrait peser sur des perspectives économiques déjà assombries par les projections de la Réserve fédérale.

"On peut faire valoir que les actions devaient faire l'objet d'une bonne correction compte tenu des gains réalisés au cours des trois derniers mois. D'un autre côté, les économies ne peuvent pas rester bloquées indéfiniment donc un bond du taux d'infection est le prix à payer pour essayer de revenir à la normale," commente l'analyste David Madden (CMC Markets).

Du côté des indicateurs, les investisseurs attendent à 09h00 GMT les chiffres de la production industrielle en zone euro en avril, avant les premiers résultats de l'enquête mensuelle de l'Université du Michigan sur le moral des ménages américains.

L'économie britannique a subi une contraction record de 20,4% en avril par rapport à mars en raison du confinement décidé pour lutter contre le nouveau coronavirus, montrent les données publiées vendredi par l'Office national de la statistique.

VALEURS

Le rebond des actions européennes profite en premier lieu au secteur automobile, dont l'indice Stoxx gagne 1,95%.

A Paris, l'action Renault prend ainsi 4,45%, juste derrière Unibail-Rodamco-Westfield (+5,22%), en tête du CAC 40.

Europcar Mobility perd 0,66% après l'annonce par Euronext de la nouvelle composition de plusieurs indices parisiens qui verra le loueur de voitures sortir du SBF 120.

Interparfums bondit de 9,70% après la signature d'un accord de licence avec Moncler (+1,49%) en vue du lancement de parfums et de produits dérivés.

A WALL STREET

Les futures sur les principaux indices américains signalent un rebond d'environ 1,5% ce vendredi après la dégringolade de la veille.

L'indice Dow Jones a cédé jeudi 1.861,82 points sur la séance, une chute sans précédent depuis la mi-mars, pour clôturer à 25.128,17 points.

Le S&P-500 a lâché 5,89% à 3.002,1 points et le Nasdaq Composite a reculé de 5,27% à 9.492,73 points.

La chute n'a épargné personne puisque les 11 indices sectoriels du S&P-500 ont fini en repli. Le poids lourds Boeing a notamment chuté de 16,42%.

EN ASIE

La tendance a été négative partout en Asie mais les places boursières de la région ont réduit leurs pertes au fil de la séance.

A la Bourse de Tokyo, l'indice Nikkei a reculé de 0,75% après avoir perdu en séance jusqu'à 3% dans le sillage de Wall Street.

Le rouge a aussi dominé sur les autres grands marchés asiatiques: Hong Kong a cédé 0,7%, Singapour 1,38% et le Kospi à Séoul a perdu 2,08%, accusant son premier repli hebdomadaire depuis un mois.

CHANGES/TAUX

Le dollar recule contre un panier composé de six autres grandes devises après avoir pris 0,8% la veille grâce au repli sur les monnaies refuges.

L'euro prend 0,25% pour évoluer autour de 1,1325 dollar.

Sur le marché obligataire, les rendements américains sont en hausse, signe que les investisseurs s'écartent des actifs jugés sûrs avec le retour prudent de l'appétit pour le risque: le rendement des Treasuries à dix ans remonte de près de quatre points de base, 0,6969% et celui du dix ans allemand est stable à -0,418%.

PÉTROLE

Le marché pétrolier poursuit son repli pour la deuxième séance de suite, la perspective d'une deuxième vague épidémique aux Etats-Unis ravivant les craintes d'une baisse de la demande du premier consommateur et producteur.

Le Brent abandonne 1,56% à 37,95 dollars le baril après un creux de deux semaines à 37 dollars et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) perd 1,82% à 35,68 dollars contre 34,5 dollars en séance, un creux depuis le 1er juin.

(édité par Patrick Vignal)