New York (awp/afp) - La major pétrolière Chevron a annoncé jeudi qu'elle ne fera pas de nouvelle offre pour acquérir le spécialiste de gaz naturel Anadarko, également convoité par Occidental Petroleum qui a fait une proposition aux termes financiers plus avantageux.

"Gagner dans tout environnement ne signifie pas gagner à tous les coûts", explique avec humour Michael Wirth, le PDG, disant s'attendre désormais à ce qu'Anadarko mette fin à leur accord de fusion pour se marier avec Occidental.

Chevron espère toutefois percevoir 1 milliard de dollars d'Anadarko au titre d'indemnités de rupture des fiançailles et a déjà prévu de verser cette somme à ses actionnaires via une augmentation de 25% à 5 milliards de dollars de son programme de rachats d'actions.

Anadarko est un spécialiste de gaz naturel devenu une des ressources les plus prisées par les majors au moment où la lutte contre le changement climatique a rendu les énergies fossiles indésirables.

Chevron et Occidental Petroleum espèrent ainsi mettre la main sur ses actifs dans la région du bassin permien, qui s'étend de l'ouest du Texas au sud-est du Nouveau Mexique.

Cette zone, qui abrite les principales réserves américaines, est devenue officiellement il y a quelques semaines le champ le plus prolifique au monde devant le bassin saoudien Ghawar avec des extractions de 4,1 mbj en mars, d'après l'Agence américaine d'information sur l'énergie (EIA).

Chevron semblait avoir la main après avoir obtenu un accord de fusion avec la direction d'Anadarko pour racheter l'entreprise au prix de 33 milliards de dollars (dette non comprise).

Mais Occidental, qui avait déjà approché la fiancée auparavant, était sorti du bois, proposant 38 milliards, soit 5 milliards de plus. La société a également reçu le soutien du milliardaire américain Warren Buffett, qui lui a promis 10 milliards de dollars en échange d'une participation au capital.

Pour obtenir l'aval des actionnaires d'Anadarko, Occidental a annoncé augmenter la part de cash de son offre après être parvenu à un accord de principe avec le groupe français Total pour lui vendre ultérieurement les actifs de sa cible en Algérie, au Ghana, au Mozambique et en Afrique du sud.

afp/rp