Zurich (awp) - Affichant des ventes et des commandes en hausse après neuf mois, Schindler a toutefois vu sa rentabilité légèrement décliner, sous le poids des charges et des investissements. Reste que la performance du fabricant lucernois d'ascenseurs et escaliers mécaniques s'est révélée supérieure à la moyenne des attentes.

De janvier à fin septembre, les entrées de commandes ont augmenté de 4,1% à 9,009 milliards de francs suisses, a annoncé jeudi le groupe. Exprimée à taux de change constants, la hausse, essentiellement redevable à d'importants projets de construction d'immeubles et d'infrastructures dans la région Asie-Pacifique et en Amérique du Nord, s'est inscrite à 5,9%. Toutes les zones géographiques et segments d'activités ont contribué à la progression.

La palme de la croissance est revenue à l'Asie, à la faveur essentiellement de l'évolution des ordres en Chine, suivie de l'Amérique et de la zone Europe, Moyen-Orient et Afrique. Sur le seul 3e trimestre, les commandes se sont hissées à 2,92 milliards de francs suisses, 4,8% de plus qu'un an auparavant. A taux de change constants, l'expansion s'est affichée à 6,1%.

A fin septembre, le carnet d'ordres se montait à 9,28 milliards de francs suisses, en hausse de 8% (+8,6% en devises locales). Le chiffre d'affaires a pour sa part enregistré une accélération au regard du premier semestre en s'étoffant de 4% à 8,25 milliards. Hors effets de change, les revenus se sont accrus de 5,8%. Sur le seul 3e trimestre, ils ont gagné 5,2% à 2,82 milliards (+6,6% en devises locales).

Rentabilité en repli

L'évolution s'est en revanche révélée moins favorable en matière de rentabilité. Après neuf mois, le résultat d'exploitation avant intérêts et impôts (Ebit) s'est affiché à 923 millions de francs suisses, se tassant à peine de 0,3%. Outre des effets de change défavorables, l'Ebit ayant progressé de 1,6% en monnaies locales, le repli reflète des coûts salariaux et d'approvisionnement en hausse ainsi que des dépenses accrues pour les projets stratégiques.

A fin septembre, l'entreprise employait quelque 66'000 salariés, soit un effectif comptant plus de 2000 collaborateurs supplémentaires. Les adaptations de prix n'ont pas suffi à compenser la charge supplémentaire enregistrée du côté des dépenses.

La marge Ebit s'est en conséquence tassée à 11,2%, contre 11,7% après neuf mois en 2018. Reste que l'Ebit a progressé de 4,5% entre juillet à fin septembre à 327 millions de francs suisses (+6,1% en monnaies locales). La marge correspondante s'est cependant légèrement réduite à 11,6%, contre 11,7% douze mois auparavant.

Quant au bénéfice net, il a chuté de 9% après neuf mois à 680 millions de francs suisses. La multinationale sise à Ebikon note toutefois que le résultat net de la période correspondante de l'an dernier avait tiré profit d'un élément exceptionnel, à savoir un remboursement d'impôts de 55 millions.

Mieux qu'attendu

La performance s'est révélée très au-delà des attentes des analystes sondés par AWP. Les entrées de commandes et le chiffre d'affaires ont dépassé la moyenne des anticipations, tandis que l'Ebit et le bénéfice net ont surpassé les prévisions les plus optimistes.

Evoquant la suite de l'exercice, Schindler se veut optimiste, "en dépit des incertitudes du marché". Très satisfait de la performance du 3e trimestre, Thomas Oetterli le directeur général de la multinationale de Suisse centrale s'est aussi dit lors d'une conférence téléphonique confiant pour la suite de l'exercice.

Désireux de poursuivre sur cette belle dynamique, M. Oetterli entend donner la priorité à la poursuite d'une croissance supérieure à celle du marché. Le groupe se dit prêt à consacrer une partie des gains provenant des réductions de coûts et à investir. L'amélioration observée au 3e trimestre devrait s'être poursuivie entre octobre et fin décembre.

Investir pour le long terme

Toutefois, en matière de marge opérationnelle Ebit "nous ne pourrons probablement pas refaire le retard pris par rapport à la performance de l'an passé", a poursuivi M. Oetterli. Confirmant ses objectifs annuels, le groupe lucernois entend atteindre le haut de la fourchette visée, soit une croissance des revenus en devises locales entre 4 et 6% ainsi qu'un bénéfice net de 900 à 940 millions de francs suisses, un repli au regard du 1,01 milliard dégagé en 2018.

Schindler entend poursuivre ses efforts dans la modularisation et la numérisation de sa palette de produits. "Nous poursuivrons nos objectifs stratégiques et nous ne renoncerons pas aux investissements pour augmenter le bénéfice à court terme" a averti M. Oetterli.

A la Bourse, le bon Schindler a terminé en hausse de 2,0% à 231,50 francs suisses dans un SLI en hausse de 0,81%.

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