La famille Guillemot réfléchit à la possibilité d’utiliser le produit de cession de ses titres Gameloft pour accroître sa participation dans Ubisoft (+0,62% à 33,30 euros), qui suscite la convoitise de Vivendi, a déclaré le PDG d’Ubisoft dans une interview au Monde. « C’est quelque chose qui est en discussion avec mes frères. Mais vous comprendrez qu’à ce stade je n’en dise pas plus », a-t-il indiqué. Interrogé sur la vente des actions Gameloft par sa famille à Vivendi, Yves Guillemot a expliqué qu’elle n’avait pas « envie d’être passagère d’un bateau qui va échouer au fond de l’océan ».

"Nous pensons que Vivendi ne comprend pas le métier du jeu vidéo, et va s'y fourvoyer", a-t-il ajouté.

Les actions Gameloft cédées par les Guillemot représentent un montant d'un peu plus de 150 millions d'euros, soit de quoi acheter 4% du capital d'Ubisoft. Ce dernier pèse en effet 3,7 milliards d'euros, un morceau bien plus gros à avaler pour Vivendi que Gameloft, que son offre valorise un peu moins de 700 millions d'euros.

La famille fondatrice de l'éditeur de jeux vidéo détient pour l'instant seulement un peu plus de 9% du capital d'Ubisoft. Elle est devancée par Vivendi qui, au dernier pointage, détenait 17,73% du capital et 15,66% des droits de vote du groupe.

Lors de sa dernière communication auprès de l'Autorité des marchés financiers, le groupe de médias a annoncé qu'il souhaitait être représenté au conseil d'administration d'Ubisoft, mais qu'il n'envisageait ni de déposer une offre publique, ni de prendre le contrôle de l'éditeur de jeux vidéo. Ayant fait cette déclaration d'intention fin avril, il ne peut lancer une offre avant fin octobre.

Etant donné la taille d'Ubisoft et le fait que la société propose un business model plus mature que celui de Gameloft avec un potentiel qui pourrait se confirmer tout aussi aisément en dehors de Vivendi, Gilbert Dupont considère qu'il s'agit d'une cible bien plus retorse. L'analyste considère que Vivendi pourrait chercher à obtenir une place au conseil sans jamais en obtenir une, scénario déjà vécu dans le passé par Bolloré avec Aegis.

Valeurs citées dans l'article : UBISOFT ENTERTAIN, Vivendi