Ubisoft (-3,74% à 91,18 euros) affiche l’une des plus fortes baisses de l’indice SBF 120 à la suite des nouvelles mesures prises par la Chine pour réguler le secteur des jeux vidéo. Le ministère chinois de l’Education souhaite limiter l’augmentation du nombre de jeux disponibles en ligne et que des mesures soient prises pour réduire le temps passé par les jeunes à jouer, rapporte Reuters. Pékin s'inquiéterait de l'augmentation de la myopie chez les jeunes chinois, qu'il met en partie sur le compte du développement des smartphones.

Avant ces annonces, les experts avaient déjà observé un ralentissement dans le processus d'approbation des jeux depuis l'annonce d'un nouveau régulateur en mars. Ce processus est déjà l'un des plus stricts du monde, les jeux vidéo étant soumis à la censure, qui interdit notamment de montrer du sang ou des jupes courtes.

Berenberg précisait récemment qu'Ubisoft lui avait indiqué être au courant du ralentissement du processus d'approbation depuis plusieurs mois. La Chine ne représente que 5% des revenus d'Ubisoft, mais l'éditeur de jeux vidéo a d'importantes ambitions dans ce pays, qui est le plus important marché mondial.

Pour accélérer son développement dans l'Empire du Milieu, il a signé en mars dernier un partenariat avec le géant chinois de la high-tech Tencent, qui est aussi entré à son capital à hauteur de 5% lors de la sortie de Vivendi. Le groupe chinois a d'ailleurs reculé de près de 5% à la Bourse de Hong-Kong.

Dans le cadre de cet accord, Tencent publiera et fera la promotion de plusieurs des jeux les plus populaires du groupe français dans le mobile et sur PC sur le marché chinois. Or, comme le rappelait récemment Kepler Cheuvreux, ce partenariat avec Tencent devait faciliter l'autorisation des franchises d'Ubisoft. Les décisions des autorités chinoises devraient donc être un frein à ses ambitions dans ce pays.