"Depuis plusieurs mois, nos préférences sur les places boursières mondiales se tournent vers les actions européennes. Notre modèle de classement des pays - qui a progressé de 8,9% depuis le début de l'année et surperformé le MSCI AC World de 5,3% - a systématiquement placé l'Allemagne au premier rang parmi vingt pays au cours des douze derniers mois", affirme Lombard Odier.

"Au sein des quatre marchés continentaux que nous observons, au moins deux d'entre eux figuraient parmi les cinq premiers pendant dix des douze derniers mois, et trois pendant 25% du temps. Début novembre, nous privilégiions l'Allemagne, puis l'Italie, suivies de l'Espagne et de la France classées respectivement aux 6e et 7e rangs", précise le gestionnaire.

"(...) la valorisation est l'un des principaux facteurs de nos préférences. Dans un univers composé de vingt pays, l'Italie, l'Espagne, la France et l'Allemagne comptaient parmi les six marchés les moins onéreux à l'aune de divers paramètres (multiples de tendances, primes de risque, ratio capitalisation boursière/PIB notamment). L'Allemagne, particulièrement intéressante, s'inscrit parmi les pays les moins risqués et présente une croissance attrayante ainsi qu'une dynamique soutenue."

"Dans l'environnement actuel de recherche de valeur relative, d'aucuns semblent rechercher la classe d'actifs la moins mauvaise et sont disposés à payer le prix fort pour des revenus médiocres tout en prenant un risque important tant que les autres classes d'actifs présentent un profil encore plus mauvais. Plutôt que de jouer au jeu dangereux des bulles spéculatives, nous préférons investir dans une valeur structurelle réelle, que nous trouvons sur les marchés européens."

"Selon le ratio cours/bénéfice sur 10 ans (Graham & Dodd), l'Italie se négocie à un ratio de 10,9, 63% en dessous de sa moyenne depuis 1984. Toujours selon le même paramètre, l'Espagne et la France présentent une sous-valorisation de 40% depuis 1980 et 1970 respectivement. Quant à l'Allemagne, elle se situe 20% en deçà de sa moyenne à long terme depuis 1970. Les deux ratios cours/pic des bénéfices réalisés ou cours/bénéfices tendanciels amènent à la même conclusion."

"Nous entendons sans cesse l'argument selon lequel nous devrions investir là où la croissance se trouve. Cet argument nous semble insidieux : pour générer des revenus, ce n'est pas la croissance en soi qui importe, mais la croissance par habitant, ou les bénéfices par action. Le financement de la croissance par le biais de la dilution, comme c'est le cas en Chine, ne soutiendra pas les titres sur une base par action - alors que c'est exactement ce que recherchent les investisseurs. Nous l'avons affirmé à plusieurs reprises: il n'existe aucune corrélation transversale entre la croissance du PIB et les revenus des marchés actions. Ce qui importe à nos yeux, ce sont la valeur et la croissance des bénéfices par action. Or, il se trouve que la croissance du bénéfice par action en Chine depuis 1995 est négative."

"Sur la base d'une moyenne mobile du PIB pondérée de manière exponentielle sur sept ans, nous avons classé nos vingt pays entre pays à croissance faible, modérée et forte. Depuis le début de l'année, notre modèle a recommandé parmi les cinq marchés préférés, deux pays à croissance élevée (Turquie et Russie), six à croissance modérée (Corée, Suisse, Allemagne, Italie, Espagne et Royaume-Uni), et deux à faible croissance (Taïwan et Japon). Le Japon et le Royaume-Uni sont les deux seuls pays ayant nui à la performance."

"En revanche, le total des pays à croissance faible ou moyenne représentaient 76% de la performance des 8,9% enregistrés depuis le début de l'année. La Turquie et la Russie ont également favorisé la performance globale, mais dans une moindre mesure. Même s'il est vrai que certains pays à forte croissance recèlent des opportunités attrayantes en termes de valorisation, ce n'est en aucun cas le taux de croissance qui nous incite à choisir un marché et encore moins à éviter des pays à faible croissance structurellement bon marché - un scénario qui caractérise l'Europe continentale d'aujourd'hui."