La barre des -3% est maintenant allègrement franchie à la baisse avec un plancher à 5.375Pts: les places européennes se dirigent vers la pire séance de l'année 2019, peut-être la pire depuis début décembre 2018..

La Bourse de Paris (-3,3%) s'enfonce rapidement sous les 5.400 et accuse une perte voisine de -4,2% sur la semaine écoulée, laquelle marque une véritable rupture après 5 semaines d'une stagnation quasi surnaturelle entre 5.550 et 5.620.
La bourse de Paris a effacé en 4 séances tous ses gains depuis le 16 juin dernier et s'apprête peut-être à retomber sous les 5.365 du 6 juin.

Pas plus tard que la veille, après un premier faux pas vers 5.500 fin juillet, le CAC40 avait réintégré les murs de sa prison algorithmique.

Ce n'était que pour mieux rebaisser, mais rien de tel ne se serait produit sans l'effet de surprise de l'offensive douanière de Trump contre la Chine, sans aucun préavis et qui a complètement douché et provoqué le plus spectaculaire effondrement du pétrole en une seule séance (-8% sur le NYMEX) depuis 2015.

Le Dow Jones et le S&P500 qui avaient perdu environ -1% hier soir doublent la mis mais ce n'est rien en regard de -3% de l'Euro-Stoxx50 à 3.385 (-4,2% hebdo, dans le sillage du DAX30 qui perd quasiment -4,5% cette semaine).

Le président américain a annoncé la taxation à 10% de 300 milliards de dollars produits chinois qui avaient échappé au relèvement des droits de douane frappant déjà 250 milliards de produits importés.

Donald Trump a précisé que cette majoration, qui entrera en vigueur le 1er septembre, pourrait être aggravée à 25% en vue d'obtenir une taxation uniforme pour tous les produits chinois par la suite.

D'après le locataire de la Maison blanche, 'il est temps de mettre fin à 20 ans de pillage de l'économie américaine par la Chine'.

En Asie, les grandes places boursières comme Tokyo et Hong Kong accusaient toutes des replis supérieurs à 2% suite à ces déclarations tonitruantes.

Compte tenu de ces commentaires, les résultats trimestriels et les indicateurs économiques sont tous passés au second plan hier.

La publication, aujourd'hui, du rapport américain sur l'emploi - qui devait constituer le véritable point d'orgue d'une semaine déjà particulièrement chargée avec la réunion de la FED 48H auparavant- ne revêt plus qu'une importance secondaire en ce vendredi.

L'économie américaine a généré 164.000 emplois non agricoles le mois dernier, selon le Département du Travail, un chiffre on ne peut plus conforme au consensus de +160.000, et le taux de chômage est resté, comme prévu, inchangé à 3,7%.

Petite embellie à la marge du côté du déficit commercial des États-Unis qui est ressorti à -55,2 milliards de dollars en juin, selon le Département américain du Commerce, contre -55,3 milliards le mois précédent (révisé de -55,5 milliards en estimation initiale).

Du moins bon avec l'indice de confiance des consommateurs de l'Université du Michigan qui est ressorti à 98,4 au mois de juillet en version définitive. Le consensus tablait sur 98,6 après 98,2.
Les commandes à l'industrie affichent +0,6% (contre +0,8% anticipé) grâce aux commandes aéronautiques (+3,7% après -7,5% en mai) et les commandes de biens d'équipement 'civils' affichent un solide +1,5% après +1,9% au mois de mai.

Mais la robustesse apparente du marché du travail et l'embellie de la balance commerciale apparaissent désormais comme un indicateur 'à retardement' de la conjoncture tandis que la chute du pétrole, le décrochage des rendements obligataires et la remontée du 'VIX' semblent raconter un scénario boursier bien sombre pour les investisseurs.

Du coté des valeurs à Paris, l'offensive de Trump dévaste le secteur automobile avec pratiquement -7% sur Valeo et Plastic Omnium, -3% ou plus sur Peugeot et Renault.
Le secteur des semi-conducteurs est également éprouvé alors que le Nasdaq lâche plus de -1,3%: ST-Micro est lanterne rouge avec -6,5%.
Les biens d'équipement cyclique dévissent également avec Schneider et Saint Gobain à -5,4%... et Accor subit également une forte pression (-5%) alors que le contexte 'business' international devrait se dégrader.

Crédit Agricole (-4,5%) a publié un résultat net part du groupe sous-jacent du deuxième trimestre 2019 en recul de 12,4% à 1.242 millions d'euros, soit 0,40 euro par action, et un résultat brut d'exploitation sous-jacent en retrait de 1% à 2.140 millions.

Natixis (+1%) a publié un résultat net part du groupe ajusté de l'impact IFRIC21 et hors éléments exceptionnels de 650 ME au 1er semestre 2019. En intégrant les éléments exceptionnels (+555 ME net d'impôt au 1S19) et l'impact IFRIC21 (-95 ME au 2T19), le résultat net part du groupe publié s'établit à 1 110 ME.

Oddo confirme sa recommandation Achat sur le titre Veolia et son objectif de cours de 30 E à la suite du déjeuner organisé par le groupe à Paris.

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