Le secteur s’en sort mieux que prévu cette année mais il s'alarme des signaux négatifs pour l’avenir.

La Confédération de l'Artisanat et des Petites Entreprises du Bâtiment (Capeb) estime que l'activité des artisans du bâtiment a progressé de 0,5 % au troisième trimestre, comparé à la même période l'an dernier. Le recul avait été de 24 % au second trimestre.
Redressement de l'activité mais des inquiétudes subsistent
La Capeb indique que les travaux dans l'ancien ont retrouvé leur niveau du troisième trimestre 2019 et sont même supérieurs de 0,5 % sur le plan de la rénovation énergétique. Au troisième trimestre la construction neuve affiche, elle, une progression de 1% sur un an. Les fédérations des travaux publics (FNTP) et du bâtiment (FFB) ont indiqué anticiper un recul d'activité d'environ 15 % en 2020. Ce recul d'activité sera limité à 9% cette année pour la (Capeb). Les professionnels s'alarment car la FFB estime que les mises en chantier sont appelées à baisser à partir de 2022. Elles résultent des octrois de permis de construire de l'année précédente et la Fédération prévoit une nouvelle baisse de 9% des permis de nouveaux logements l'an prochain. La FNTP s'inquiète, elle, des chutes de commandes des collectivités locales. Ces chutes atteignent parfois 35 % voire 45 % dans certaines régions.
Des pratiques qui évoluent face au défi climatique
Le secteur de la construction est actuellement responsable de près de la moitié de la consommation d'énergie et d'un tiers des émissions de gaz à effet de serre en France. Face au défi climatique, les professionnels du bâtiment se réinventent, avec notamment une place grandissante accordée à la nature et aux espaces végétalisés et l'emploi de matériaux bio sourcés ou géosourcés (bois, paille, chanvre, ouate de cellulose, liège, lin, chaume, herbe de prairie, ...). Néanmoins, dans le neuf, les normes toujours plus nombreuses, représentent une contrainte forte. D'ailleurs, la Fédération Française du Bâtiment juge irréaliste la nouvelle norme environnementale RE 2020, qui doit entrer en vigueur en juillet 2021. Cette nouvelle norme vise à réduire la consommation énergétique d'un bâtiment neuf de 30 % par rapport à l'actuelle norme thermique RT2012 mais aussi ses émissions carbone. Le secteur demande son report d'au moins six mois.