PARIS, 7 février (Reuters) - Partis d'opposition, syndicats et organisations de jeunesse appellent à une troisième journée de mobilisation ce mardi contre la réforme des retraites du gouvernement d'Elisabeth Borne, dont l'examen a commencé lundi en séance plénière à l'Assemblée nationale dans une ambiance tendue.

Les perturbations annoncées dans les transports, notamment, devraient être moins importantes que lors des précédentes journées de grèves et de manifestations des 19 et 31 janvier, lors desquelles les autorités ont recensé plus d'un million de manifestants à travers la France et les syndicats plus de deux millions.

Huit syndicats de travailleurs (CGT, CFDT, FO, CFE-CGC, CFTC, Unsa, FSU et Solidaires) et cinq organisations de jeunesse ont appelé à dénoncer le texte, également contesté par l'ensemble des partis de gauche et le Rassemblement national.

L'examen du projet de loi de financement rectificative de la Sécurité sociale contenant la réforme des retraites, qui prévoit notamment un report de 62 à 64 ans de l'âge légal de départ, a commencé lundi dans l'hémicycle à l'Assemblée nationale.

L'issue des débats sur cette réforme impopulaire et cruciale pour le second quinquennat d'Emmanuel Macron est incertaine, alors que le camp présidentiel n'a pas la majorité absolue au Palais Bourbon.

Pour ce qui est de la mobilisation syndicale, le trafic sera "fortement perturbé" ce mardi à la SNCF avec un train sur deux en moyenne pour les TGV Inoui et Ouigo et trois TER sur 10. Des perturbations sont attendues aussi à la RATP, avec un trafic irrégulier dans le métro et un RER A et B sur deux, notamment.

A l'international, trois Eurostar sur quatre sont annoncés entre la France et le Royaume-Uni et un Lyria sur deux à destination et en provenance de la Suisse. Les Thalys, qui relient la France au nord de l'Europe, seront "légèrement perturbés".

Dans les airs, la Direction générale de l'Aviation civile (DGAC) a recommandé aux compagnies d'annuler préventivement un vol sur cinq à l'aéroport parisien d'Orly en raison d'une grève de contrôleurs aériens.

Dans le secteur de l'énergie, la Fédération nationale des mines et de l'énergie-CGT (FNME-CGT) a appelé à faire grève les 7 et 8 février dans les entreprises des industries électriques et gazières.

Comme lors des deux premières journées de contestation, le mouvement de grève touche aussi les écoles où le Snuipp-FSU, premier syndicat du primaire, a par exemple appelé les enseignants à cesser le travail.

"L'intersyndicale appelle toute la population à se mobiliser par la grève et la manifestation encore plus massivement le mardi 7 février puis le samedi 11 février pour dire non à cette réforme", peut-on lire dans un communiqué commun des syndicats mobilisés, qui se réuniront mardi soir pour faire le point.

Les syndicats de la SNCF n'appellent pas à cesser le travail samedi prochain, journée de départ en vacances d'hiver pour une partie des Français. Ils encouragent toutefois les cheminots à manifester.

Onze mille policiers et gendarmes seront mobilisés mardi pour les manifestations dans toute la France, dont 4.000 à Paris, a déclaré le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin. (Reportage Elizabeth Pineau)