HSBC a dépensé 1,7 milliard de dollars pour porter sa part à 15,6% dans le deuxième assureur chinois entre 2002 et 2005. L'annonce d'un désengagement était largement anticipée depuis la mise en place d'un plan triennal de redressement rendu nécessaire par la crise financière de 2008.

Selon des données Thomson Reuters, Ping An est valorisé autour de 52,55 milliards de dollars.

Dans un communiqué, la banque a confirmé discuter de la cession de ses parts, tout en précisant que ces négociations ne se traduiraient pas forcément par une vente et que d'autres annonces seraient faites en temps utile.

Cette déclaration est intervenue après la publication d'une information dans le Hong Kong Economic Journal, un quotidien financier de langue chinoise qui évoque le nom de l'homme d'affaires thaïlandais Dhanin Chearavanont, propriétaire du groupe non coté CP Group, comme acquéreur potentiel.

L'annonce s'est traduite par un net recul de l'action Ping An à la Bourse de Hong Kong où elle était indiquée en baisse de 3,19% vers 6h30 GMT.

Depuis le début de l'année 2011, HSBC a annoncé 41 ventes et fermetures et l'éventualité d'une vente de ses actions Ping An alimente les spéculations sur la cession d'autres actifs que la banque ne jugerait pas indispensables à ses activités coeur.

TROUVER UN ACQUÉREUR

"C'est logique de la part de HSBC dans la mesure où ils se séparent de leurs activités situées en dehors de leur coeur de métier", a commenté Ivan Li, analyste de Maybank-Kim Eng à Hong Kong. "La question que tout le monde se pose, est celle de la participation de HSBC dans Bank of Communications."

HSBC détient 19,9% de cette banque, cinquième établissement de crédit chinois, ce qui représente environ 79 milliards de dollars hong-kongais (8 milliards d'euros) selon des données Thomson Reuters.

En cas de cession de Ping An, HSBC enregistrerait un bénéfice avant impôt qui pourrait atteindre 6,5 milliards de dollars, selon les estimations de Jim Antos, analyste de Mizuho Securities. Un tel montant permettrait à la banque de porter son ratio de fonds propres durs "core tier one" à 13,6% contre 13,1% actuellement.

"Le seul problème, c'est de trouver un acquéreur pour la participation dans Ping An", a souligné Jim Antos. "Sans acquéreur, on ne peut pas vendre, il est impossible d'inonder le marché avec autant de titres en une seule fois."

La cession de la participation devra qui plus est obtenir l'aval des autorités chinoises de régulation, ce qui risque de réduire la liste des acquéreurs potentiels, Pékin n'autorisant traditionnellement que les groupes financiers à prendre des participations dans les principales banques et assureurs du pays, a rappelé Jim Antos.

L'opération pourrait d'ailleurs se heurter à l'opposition de la Chine qui voit d'un mauvais oeil les sorties massives de groupes occidentaux en raison du signal négatif qu'elles envoient sur la coopération avec les Chinois.

Du côté de HSBC, la vente s'inscrirait dans le cadre du plan de désengagement sur trois ans annoncé en mai 2011 par son directeur général Stuart Gulliver.

Cette année, la banque a cédé des activités d'assurances au français Axa et à l'australien QBE Insurance et selon des informations de Thomson Reuters, HSBC s'apprêterait à céder une part de 18% dans l'assureur vietnamien Bao Viet Holdings.

Kelvin Soh et Denny Thomas, Nicolas Delame pour le service français, édité par Matthieu Protard