Paris (awp/afp) - Les principales places boursières mondiales reculaient vendredi tandis que le pétrole flambait après la mort d'un haut dignitaire iranien dans un raid américain à Bagdad, attisant les craintes d'une confrontation violente entre les deux pays.

En Europe, les principales places boursières ont démarré la séance en baisse.

Vers 11H00 (10H00 GMT), la Bourse de Paris cédait 0,52% tandis que celle de Francfort perdait 1,50%.

A Londres, le FTSE-100 reculait de 0,42% et la Bourse de Milan baissait plus nettement (-1,04%).

Cette tension générale des marchés est directement liée à la mort du général iranien Qassem Soleimani dans une frappe décidée par Donald Trump lui-même.

"La nouvelle selon laquelle le président Trump a ordonné la frappe qui a tué le général iranien renforce les inquiétudes sur un conflit au Moyen-Orient", note Samuel Springett, analyste chez Accendo Markets.

Du côté des marchés asiatiques, l'ouverture en hausse a été de courte durée. Hong Kong (-0,32%) et Shenzhen (-0,05%) ont fini en baisse et Shanghai a terminé sur une hausse très modérée (+0,27%). Tokyo, fermé pour les festivités du Nouvel an, ne rouvre que lundi.

L'Iran a d'ores et déjà annoncé qu'ils prendraient leur "revanche sur l'Amérique criminelle pour cet horrible meurtre".

Pour le premier ministre irakien démissionnaire Adel Abdel Mahdi cet assassinat ciblé va même "enclencher une guerre dévastatrice en Irak".

Dans ce contexte, les cours du pétrole rebondissaient fortement: +3,55% pour le WTI, référence américaine du brut et +3,48% pour le Brent, la référence européenne.

Logiquement, du côté des valeurs, les titres des sociétés pétrolières faisaient partie des rares gagnantes du jour.

A Paris, Total prenait 0,67% et TechnipFMC 1,53%. Shell grimpait aussi, tant à Londres (+1,26%) qu'à Amsterdam (+1,11%).

Le marché pétrolier avait jusqu'à présent peu réagi à la situation irakienne, des analystes estimant que l'offre de pétrole n'était pas encore menacée.

"Si vous en voulez plus, vous en aurez plus", a cependant menacé l'influent sénateur républicain Lindsey Graham, proche de M. Trump.

Ce bond des prix du pétrole intervient par ailleurs dans un contexte de réduction de la production des pays de l'Opep, décidée en décembre.

L'once d'or jouait quant à lui son rôle de valeur refuge et montait nettement à 1.546,90 euros contre 1.529,13 euros la veille. Le yen progressait également pour les mêmes raisons, de 0,43% contre le dollar et de 0,73% contre l'euro.

La devise japonaise, qui s'apprécie en période d'incertitudes, est "le grand gagnant" de l'accroissement des tensions géopolitiques, a expliqué Kit Juckes, analyste pour Société Générale.

afp/al