ACCORD ENTRE BRUXELLES ET ROME SUR LE BUDGET ITALIEN

BRUXELLES/ROME - La Commission européenne et l'Italie sont parvenues à un compromis sur le projet de budget italien pour 2019 qui permettra à Rome d'échapper dans l'immédiat à une procédure disciplinaire pour déficit excessif, a annoncé mercredi le vice-président de la Commission européenne Valdis Dombrovskis.

L'Italie évitera des sanctions si elle applique cet accord dans sa totalité mais le projet de budget et le niveau d'endettement du pays restent préoccupants aux yeux de la Commission, a-t-il cependant précisé. "La solution sur la table n'est pas idéale", a-t-il dit.

A Rome, le président du Conseil italien Giuseppe Conte s'est félicité de cet accord trouvé au terme d'un bras de fer de plusieurs mois où les deux parties ont semblé à plusieurs reprises au bord de la rupture. "C'est bon pour les Italiens et c'est aussi satisfaisant pour l'Europe", a-t-il dit.

Le compromis fixe un objectif de déficit budgétaire à 2,04% du PIB, contre 2,4% dans la version initiale du gouvernement italien, retoquée par Bruxelles au motif qu'il violait les règles budgétaires européennes.

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À 100 JOURS DU BREXIT, LE NO DEAL SE PREPARE

LONDRES/BRUXELLES - A 100 jours de la rupture avec l'Union européenne, programmée le 29 mars, la Première ministre britannique a promis mercredi de faire le point à la Chambre des Communes sur les "réassurances" qu'elle cherche à obtenir de Bruxelles après la reprise des travaux parlementaires, le 7 janvier, tandis que la Commission européenne accélérait les préparatifs d'une sortie sans accord.

"Les risques d'une sortie désordonnée (ndlr, sans accord) de la Grande-Bretagne de l'Union européenne sont clairs. Ce serait une catastrophe absolue", s'est inquiété mercredi le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, devant la presse à Bruxelles.

A Londres, Theresa May a indiqué qu'elle présenterait aux élus de la Chambre des Communes l'issue de ses discussions avec ses homologues européens après la reprise des travaux parlementaires, le 7 janvier, après les fêtes de fin d'année. Le vote de ratification est prévu dans la semaine du 14 janvier.

LONDRES - La séance des questions au gouvernement britannique a tourné à la cacophonie mercredi à la Chambre des communes en raison de propos désobligeants que le chef de file travailliste Jeremy Corbyn aurait tenus à l'encontre de la Première ministre Theresa May, qualifiée de "femme stupide".

Après les débats tendus de la semaine passée sur le Brexit, cette séance a débuté dans une ambiance nettement plus joyeuse et apaisée, les parlementaires échangeant leurs voeux pour les fêtes de fin d'année.

Les choses ont commencé à se gâter lorsque Corbyn s'est lancé dans une série de questions hostiles sur la décision prise la semaine passée par May de reporter le vote aux Communes sur le projet d'accord de Brexit conclu avec l'Union europénne.

Theresa May, qui a survécu la semaine dernière à un vote de défiance interne au Parti conservateur, ne s'est pas laissée impressionner par cette attaque.

Dans sa réponse, elle a estimé que Jeremy Corbyn ferait bien de vérifier que tous les membres du Parti travailliste approuvaient la ligne politique qu'il suit sur la question épineuse du divorce entre Londres et Bruxelles.

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TRUMP ANNONCE LA DÉFAITE DE L'ÉTAT ISLAMIQUE EN SYRIE

WASHINGTON - Donald Trump a déclaré mercredi que le groupe Etat islamique avait été vaincu en Syrie, ajoutant que cet objectif était la seule raison de la présence américaine.

"Nous avons vaincu l'EI en Syrie, ma seule raison d'être là-bas durant la présidence Trump", a écrit https://twitter.com/realDonaldTrump/status/1075397797929775105 le président américain sur Twitter.

Un peu plus tôt dans la journée, plusieurs responsables américains, sous couvert de l'anonymat, ont déclaré à Reuters que les Etats-Unis étudiaient la possibilité de retirer la totalité de leurs troupes déployées en Syrie.

Les Etats-Unis disposent actuellement de 2.000 soldats environ en Syrie, pour la plupart issus des forces spéciales et déployés en soutien des Forces démocratiques syriennes (FDS), une alliance de combattants kurdes et arabes.

SEPT CENTS PRISONNIERS EXÉCUTÉS PAR L'EI EN SYRIE - OSDH

BEYROUTH - Le groupe Etat islamique (EI) a exécuté quelque 700 prisonniers en près de deux mois dans l'est de la Syrie, a déclaré mercredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme.

Ces prisonniers faisaient partie d'un groupe de 1.350 civils et combattants détenus par l'organisation djihadiste dans la portion de territoire qu'elle contrôle encore à l'est de l'Euphrate, autour de la ville de Hajin, près de la frontière irakienne.

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CAMPAGNE SUSPENDUE À KINSHASA, UNE CENTAINE DE MORTS DANS LE NORD-OUEST

KINSHASA - Des affrontements ont opposé mercredi des partisans de l'opposition et des forces de police à Kinshasa dont le gouverneur a ordonné la suspension de la campagne pour l'élection présidentielle dans la capitale de la République démocratique du Congo (RDC).

Le gouverneur André Kimbuta a pris cette décision mercredi après des violences au cours desquelles sept personnes sont mortes et un millier d'urnes électorales ont été détruites dans un incendie la semaine passée.

Les affrontements à Kinshasa ont eu lieu quelques heures après l'annonce de la suspension de la campagne électorale dans la capitale, mesure qui a provoqué la colère des partisans de l'opposant Martin Fayulu.

Le scrutin, sous tension, doit désigner le successeur de Joseph Kabila, au pouvoir depuis 2001, atteint par la limitation du nombre de mandats.

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"GILETS JAUNES": LES MESURES D'URGENCE PRENNENT CORPS

PARIS - Les mesures d'urgence décidées par Emmanuel Macron face à la crise des "Gilets jaunes" ont commencé à prendre corps mercredi avec l'adoption d'un projet de budget révisé à l'Assemblée nationale et la présentation d'un projet de loi ad hoc.

Les quelque 10 milliards d'euros consentis dans l'espoir de dissiper les colères feront déraper le déficit public au-delà de la limite européenne, à 3,2% du produit intérieur brut en 2019. Cette entorse temporaire est nécessaire selon l'exécutif pour pouvoir continuer à réformer le pays.

Le secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger, a accusé mercredi le gouvernement d'être rivé sur "la règle à calcul" et non la justice sociale au lendemain du revirement de Matignon sur les mesures annoncées en novembre par Edouard Philippe face à la crise naissante des "Gilets jaunes".

Les services du Premier ministre avaient annoncé mardi l'annulation de certaines des mesures dévoilées le 14 novembre pour un montant de 500 millions d'euros avec l'objectif de dégager quelque 130 millions d'économies dans le projet de loi de finances 2019, l'exécutif ayant annoncé depuis pour plus de 10 milliards d'euros de gestes en faveur du pouvoir d'achat.

Sous la pression des députés de la majorité, Matignon a finalement renoncé à cette suppression quelques heures plus tard.

PARIS - Le soutien des Français à la mobilisation des "Gilets jaunes" recule de trois points en une semaine mais reste élevé, à 70%, sauf chez les cadres, où il baisse de 20 points à 47%, selon un sondage Elabe pour BFM TV paru mercredi.

Les opinions favorables dépassent le seuil de 70% dans les communes rurales et les petites agglomérations et de 60% dans les grandes agglomérations, y compris Paris.

Sur le plan politique, seul l’électorat d’Emmanuel Macron (42% de soutien) est majoritairement opposé au mouvement né d'une protestation contre la hausse des prix du carburant qui a depuis étendu ses revendications au pouvoir d'achat en général.

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LA REPRISE D'ASCOVAL PAR ALTIFORT VALIDÉE À STRASBOURG

STRASBOURG - La reprise de l'aciérie Ascoval de Saint-Saulve (Nord) et de ses 281 salariés par le groupe franco-belge Altifort a été validée mercredi par la chambre commerciale du tribunal de grande instance de Strasbourg.

Le plan de financement qui doit sauver l'usine située près de Valenciennes se monte à 152 millions d'euros, dont 47 millions d'euros de fonds publics (12 millions pour la région Hauts-de-France, 10 pour la communauté d'agglomération Valenciennes Métropole et 25 pour l'Etat).

Altifort, une jeune entreprise qui se développe depuis 2014 dans les aciers spéciaux par reprise de sites industriels, apporte 25 millions, le solde provenant des banques, dont la BPI.

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EXCLUSIF GHOSN

LES REGARDS SE TOURNENT VERS LES FINANCES DE RENAULT-NISSAN

PARIS/TOKYO - Des dirigeants de l'alliance entre Renault et Nissan, dont l'actuelle secrétaire générale du conseil d'administration de Renault Mouna Sepehri, ont travaillé en 2010 sur un plan avorté visant à verser au PDG Carlos Ghosn des rémunérations différées dues au titre de ses fonctions chez Nissan par le biais de la holding néerlandaise de l'alliance, montrent des documents vus par Reuters.

Les revenus différés de Ghosn sont au coeur des accusations des enquêteurs japonais sur l'homme fort de l'alliance, accusé de ne pas avoir déclaré 43 millions de dollars (environ 38 millions d'euros) de rémunérations pour les années 2010-2015, organisées pour être versées ultérieurement.

Renault n'a pas donné suite aux demandes de commentaires de la part de Mouna Sepehri sur le projet envisagé.

Carlos Ghosn et Greg Kelly, l'administrateur de Nissan accusé d'être son complice, restent tous les deux incarcérés au Japon et n'ont par conséquent pas eu l'occasion de se défendre publiquement.