par Foo Yun Chee

BRUXELLES, 25 décembre (Reuters) - Le haut représentant de l'Union européenne (UE) pour les Affaires étrangères, Josep Borrell, a fermement condamné dimanche l'ordre donné par les taliban en Afghanistan d'interdire aux femmes de travailler dans toutes les organisations non gouvernementales (ONG) locales et étrangères, affirmant que cela revenait à faire disparaître les femmes de l'espace public.

Kaboul a justifié cette mesure, qui a été condamnée dans le monde entier, en déclarant que certaines femmes n'avaient pas respecté l'interprétation du code vestimentaire islamique des femmes par les taliban.

Josep Borrell s'est dit consterné par cette décision, qui fait suite à la suspension jusqu'à nouvel ordre de l'accès des femmes aux universités la semaine dernière et à la violente répression des manifestations pacifiques organisées par les femmes contre cette décision.

Il a exhorté les taliban à lever immédiatement cette interdiction, dans le cadre de leur obligation de respecter le droit humanitaire international et les principes humanitaires.

"À l'instar d'autres pourvoyeurs d'aide au peuple afghan, l'UE devra examiner les conséquences de cette décision, ainsi que de la récente décision des taliban de fermer les universités aux femmes, sur leur engagement avec nos pays et organisations", a déclaré Josep Borrell dans un communiqué.

Trois grandes ONG internationales ont déclaré dimanche qu'elles suspendaient leurs programmes humanitaires en Afghanistan en réponse à l'ordre donné par les taliban d'interdire au personnel féminin de travailler, en attendant des clarifications. (Reportage Foo Yun Chee ; Version française Kate Entringer)