Londres (awp/afp) - La Bourse des métaux de Londres (LME) est visée jeudi par une procédure devant la justice britannique, intentée par un réseau d'ONG, pour son commerce de "métaux sales", dont l'exploitation serait à l'origine de désastres environnementaux en Indonésie.

Le London Mining Network, une coalition de groupes de défense de l'environnent et des droits de l'Homme soutenant les communautés qui s'estiment lésées par les sociétés minières basées à Londres, est à l'origine de cette action devant la Haute Cour de Londres. Elle est soutenue par l'ONG Global Legal Action Network (GLAN).

Les deux organisations soutiennent qu'en "permettant la vente de +métaux sales+", le London Metal Exchange "est en infraction avec la législation britannique contre le blanchiment d'argent et les produits du crime", selon un communiqué conjoint transmis à l'AFP.

L'affaire, une première selon le GLAN, porte sur le commerce, par le LME, de métaux issus de la mine de Grasberg en Papouasie, dans l'est de l'Indonésie, dont l'exploitation est aussi "néfaste pour l'environnement" et nuit "aux communautés indigènes".

"Le LME estime que la plainte déposée par le London Mining Network et le Global Legal Action Network est fallacieuse et a l'intention de s'y opposer", a fait savoir la Bourse des métaux dans une déclaration transmise à l'AFP.

"Au-delà des exigences réglementaires existantes, les exigences de référencement des marques du LME reflètent le consensus international sur les meilleures pratiques en matière de questions d'éthique et de durabilité", argue-t-elle.

La Bourse des métaux affirme également avoir "engagé des discussions approfondies avec son marché en vue d'intégrer davantage d'exigences environnementales dans ses règles de référencement".

"Cette affaire concerne notre lutte contre ceux qui profitent de la destruction des rivières de notre peuple, de nos forêts et de notre mode de vie", dénonce Adolfina Kuum, représentante des habitants de Papouasie occidentale, citée dans le communiqué des organisations.

Outre la disparition de rivières et de forêts, le communiqué cite aussi "la sédimentation résultant des déchets miniers toxiques (qui) provoque des problèmes de santé généralisés", notamment "les maladies de peau et autres problèmes dus à la pollution des eaux par les métaux lourds".

"Si elle aboutit, cette affaire obligera le LME à revoir les règles qui régissent la cotation des métaux sur sa bourse", mais aussi les producteurs de métaux "à adapter leurs pratiques s'ils veulent continuer à avoir accès à cette plateforme qui leur est essentielle pour atteindre les clients et vendre leurs produits", affirment les deux organisations.

L'industrie minière est régulièrement accusée d'être l'une des plus polluantes et dangereuses au monde.

afp/rp