• La protection de l'environnement  introduite dans la Constitution ?

Emmanuel Macron a pris la décision de mettre en place un référendum pour modifier l’article premier de la Constitution à l’issue de sa rencontre avec des membres de la Convention citoyenne pour le climat. Ce référendum aura pour but d’insérer un troisième alinéa à cet article formulé ainsi : “La République garantit la préservation de la biodiversité, de l’environnement et lutte contre le dérèglement climatique.”

Concrètement, ce projet de loi constitutionnelle devra d’abord être approuvé par l’Assemblée Nationale et le Sénat ce qui risque de ralentir sa tenue. En effet, le Sénat majoritairement à droite pourrait faire barrage. Cette annonce est vue comme un coup de com par les différents partis politiques, notamment par le chef des file des Républicains au Sénat, Bruno Retailleau qui déclare qu’Emmanuel Macron souhaite “masquer son mauvais bilan écologique” avec cette mesure. Enfin, d’autres sujets plus controversés comme l’obligation de rénovation énergétique des bâtiments, la publicité des produits les plus polluants ou la 5G n’ont pas été évoqués par le président de la République rappelant que "les choix pris pour l'écologie devaient être acceptables pour les Français afin de ne pas déboucher sur la crise des Gilets jaunes".

  • L’AMF se positionne pour la réglementation des données “extra-financières”

L’AMF et son homologue néerlandaise ont toutes deux émis le souhait de créer un cadre réglementaire dans le secteur des données “extra-financières”. Les lignes qui suivent intéresseront à coup sûr les investisseurs qui se soucient de la notation ESG des entreprises auxquelles ils allouent leur capital.

L’Autorité des Marchés Financiers et son homologue néerlandaise l’AFM (Autoriteit Financiële Markten) ont appelé à la formation d’un cadre réglementaire européen en ce qui concerne la fourniture de notations, de données et de “services extra-financiers”. Le but visé d’une telle réglementation est de : 

  • prévenir la mauvaise allocation des investissements
  • limiter le risque de “greenwashing”
  • assurer la protection des investisseurs

Une initiative qui vise à pallier l’hétérogénéité des informations fournies et le manque de transparence dans les méthodologies de notation ESG. En France, l’AMF marche sur des œufs puisque sa raison d’être institutionnelle est de veiller à la protection des épargnants et au bon fonctionnement des marchés : elle est à la frontière de sa compétence. Mais comment dans le contexte actuel, et sous la pression grandissante de l’opinion publique, ne pas se prononcer sur les pratiques des acteurs de la donnée “extra-Financière” ? D’autant que le développement du “marché ESG” lui confère un poids grandissant sur les marchés financiers, dont l’AMF est garante du bon fonctionnement. En effet, les critères ESG jouent un rôle croissant dans l’allocation d’actifs. Or les acteurs du secteur évoluent dans un environnement largement dérégulé, rendant la plupart du temps impossible la comparaison des méthodologies employées. Les études académiques s’accordent sur l’absence de convergence des notations extra-financières. Dans un article universitaire paru en 2020, Berg et al montrent (pour six agences de notations) que les scores ESG sont loins d’être parfaitement corrélés (0.54 en moyenne).

Source : Berg et al 2020
De plus, les études académiques soulignent toutes les risques que ferait peser une trop forte dépendance des investisseurs aux notes et scores délivrés par les entreprises de notation. “Qu’il s’agisse de déterminer leurs politiques d’investissement ou de remplir leurs obligations réglementaires. Ces risques porteraient notamment sur l’efficience des marchés, la stabilité financière et la crédibilité des agences de notation extra‐financières”, souligne Anne Demartini, économiste auprès de l’AMF.
  • La Suisse arrive (encore) en tête du classement ESG de Global Risk Profile

Chaque année, la société publie une nouvelle édition de son indice ESG (ESGI). Et pour la troisième fois consécutive, la Confédération arrive en tête. La Finlande et le Luxembourg complètent le podium. Pour ce qui est de la France, elle se classe seizième, juste devant l’Italie. L’Allemagne se classe sixième. 

Source : Global Risk Profile

 

L’ESGI est composé de 176 pays. Il est divisé en trois sous-indices (environnement, droits humains et santé & sécurité). En prenant en compte 44 variables, Global Risk Profile note les entreprises à l’aide d’une échelle allant de 0 à 100. La carte ci-dessous nous donne un rapide aperçu des tendances mondiales en ce qui concerne les critères ESG. 


Source : Global Risk Profile
Parmi les grands acteurs de l’économie mondiale, l’Inde arrive 146ème (sur 176) et ce à cause d’un score environnemental particulièrement faible. Les Etats-Unis ont un score global en hausse (39ème) par rapport à 2019 (44ème) malgré leur retrait effectif des accords de Paris le 4 novembre dernier. Concernant les grandes régions mondiales, l'Europe est de loin la mieux notée (25.02), face à l’Amérique du Sud (44.89), l’Amérique du Nord (45.91) et l’Océanie (49.20). L’Asie et l’Afrique suivent avec des scores respectifs de 52.32 et de 66.35.

Parmi les grands acteurs de l’économie mondiale, l’Inde arrive 146ème (sur 176) et ce à cause d’un score environnemental particulièrement faible. Les Etats-Unis ont un score global en hausse (39ème) par rapport à 2019 (44ème) malgré leur retrait effectif des accords de Paris le 4 novembre dernier. Concernant les grandes régions mondiales, l'Europe est de loin la mieux notée (25.02), face à l’Amérique du Sud (44.89), l’Amérique du Nord (45.91) et l’Océanie (49.20). L’Asie et l’Afrique suivent avec des scores respectifs de 52.32 et de 66.35.

  • Et aussi 
  • Les investisseurs mettront-ils leur pouvoir sur le marché obligataire au service du climat ?
  • Pour UBS, la pollution plastique est toujours un problème majeur, surtout avec la nouvelle explosion des produits jetables à cause de la Covid-19 en 2020.
  • Le spécialiste de la mesure de l’impact extra-financier des entreprises, Sirsa, ouvre son capital à CAPZA, RAISE Impact et Andera Croissance. 
  • Mirova précise ce qu’est un “investisseur à impact”
  • Florent Griffon (DPAM) pense possible de concilier immobilier et investissement responsable.
  • Threadneedle (Lux) Pan European Equities se pare de critères ESG et devient Threadneedle (Lux) Pan European ESG Equities. 
  • Lyxor annonce que son ETF sur les Green Bonds dépasse 500 M€ d’encours, soit un triplement en un an.
  • LPBAM tient son objectif de proposer une gamme 100% ISR fin 2020.