PAris (awp/afp) - Durement frappée par la crise sanitaire, la SNCF pourrait perdre près de 5 milliards d'euros (5,4 milliards de francs suisses) cette année, a estimé son PDG Jean-Pierre Farandou mercredi.

"Nous sommes en négatif cette année. Nous allons finir l'année en perte importante", a indiqué M. Farandou devant la commission de l'aménagement du territoire du Sénat.

"Je rappelle qu'au premier semestre, ce qui donne une idée au milieu de l'année, nous étions en résultat net à -2,5 milliards" d'euros (précisément -2,39 milliards, ndlr). "On sera pas loin de faire x2", a-t-il ajouté.

"Je n'aurais pas dit ça avant le confinement numéro 2", a ajouté le dirigeant, qui espérait "un second semestre moins mauvais" que le premier.

"Je ne valide aucun chiffre à ce stade", a-t-il ensuite tenu à préciser, notant que son calcul était encore "une estimation un peu rapide". "On voit que c'est beaucoup d'argent. (...) C'est autant d'argent qu'il faudra aller chercher sur les marchés financiers", a relevé M. Farandou.

Pendant "toute l'année 2020, nous sommes allés sur les marchés financiers, lever de l'argent. Pour rembourser nos emprunts, pour payer les salaires, pour payer nos fournisseurs...", a-t-il rappelé. "On voit la dette de la SNCF s'envoler."

"On va faire un bout du chemin par des cessions", a-t-il indiqué.

Jean-Pierre Farandou a confirmé que le groupe public avait mis en vente le loueur de wagons Ermewa, qu'il estime à 2,5 milliards d'euros.

Le groupe réfléchit à la cession des 50% qu'il détient dans le loueur de locomotives Akiem, mais aucune décision n'a encore été prise, a-t-il ajouté.

"Je me suis clairement opposé à toute idée de cession de Geodis et Keolis", les filiales de logistique et de transports publics du groupe SNCF qui "sont au coeur de la stratégie de l'entreprise", a-t-il en revanche souligné.

M. Farandou, qui dirige la SNCF depuis novembre 2019, doit être reconduit dans ses fonctions, conséquence de la transformation du groupe public en société anonyme au 1er janvier.

Le processus a pris du retard, la pandémie ayant empêché l'élection des administrateurs représentants du personnel au printemps, et sa nomination doit être validée par les commissions de l'aménagement du territoire et du développement durable de l'Assemblée nationale et du Sénat.

afp/jh